Aujourd'hui, à 17 h, au centre culturel français d'Alger, sera donnée une conférence autour du thème Que peut la politique ?, animée par Daniel Bensaïd, professeur de philosophie à l'université de Paris 8 et directeur de la revue Contretemps. La philosophe Hannah Arendt redoutait que la politique vienne à disparaître complètement du monde. Alors que la modernité politique articulait, depuis le XVIIe siècle un ordre territorial, un principe de souveraineté, un système de régulation internationale des conflits. Ce modèle est entré en crise sous le choc de la mondialisation et de la privatisation du monde. L'espace public rétrécit à vue d'œil. La citoyenneté dépérit sous le règne anonyme des marchés financiers. Le droit international est malmené par la logique de la guerre globale. Les peuples se décomposent en meutes et les classes en masses. Les partis politiques capitulent devant le despotisme des sondages et se résignent à la fatalité économique. Quand la politique s'efface ainsi, la cote des idoles et des fétiches est à la hausse. Le sacré réinvestit en force l'espace politique profane. Comment penser la politique en ces temps obscurs ? Daniel Bensaïd a notamment publié : Marx l'intempestif (Fayard, 1995) ; Eloge de la résistance à l'air du temps (Textuel, 2000) ; Un monde à changer (Textuel, 2003) ; Fragments mécréants (Lignes, 2005) ; les Dépossédés (La Fabrique, 2007) ; Un nouveau théologien, Bernard-Henri Lévy (Lignes, 2008) ; Eloge de la politique profane (Albin-Michel, 2008).