L'euro évoluait en petite hausse face au dollar mardi en début d'échanges européens, après avoir touché un plus bas de plus de deux ans quelques heures plus tôt, tandis que le yen s'est brusquement déprécié, inversant lui aussi la tendance après ses records des derniers jours. L'euro valait 1,2490 dollar pour un euro, contre 1,2471 dollar lundi soir. La devise européenne avançait à 118,20 yens contre 115,72 yens lundi vers 22 h GMT. Le dollar, lui, s'échangeait en hausse face à la devise nipponne à 94,67 yens pour un dollar contre 92,76 la veille. Plus tôt, le yen avait frôlé des sommets face au dollar et à l'euro, les investisseurs favorisant la monnaie dont le taux d'intérêt est l'un des plus faibles des pays industrialisés. L'escalade du yen avait, cependant, suscité de graves inquiétudes au Japon, déjà au bord de la récession, une escalade qui, en outre, selon les analystes ne reflétait pas les fondamentaux économiques. La devise japonaise avait atteint, vendredi, ses plus hauts niveaux depuis août 1995 face au dollar et depuis six ans face à l'euro. Inversant lui aussi la tendance, l'euro est revenu à l'équilibre après avoir brièvement touché son niveau le plus bas en plus de deux ans face au dollar, à 1,2328 dollar pour un euro, subissant les craintes d'une récession mondiale durable. En attendant la première estimation du produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre, qui sera dévoilée jeudi et attendue en repli, les investisseurs seront attentifs mardi à l'indicateur mesurant la confiance des consommateurs américains en octobre, publié à 14 h GMT. «Il y a des spéculations grandissantes selon lesquelles les ventes massives de devises seraient en train de prendre fin (...) et on observe par ailleurs un mouvement éloignant les fonds spéculatifs du dollar» commentait James Hughes de CMC Markets. «Résultat, le billet vert s'éloigne de ses récents records mais il pourrait se retourner si la fragile confiance retrouvée dans les Bourses s'évanouissait à nouveau», avançait-il. La majorité des places européennes étaient dans le vert mardi matin. La dégradation de la conjoncture plombe cependant toujours un marché dérouté, que ni les annonces de plans de relance ni les perspectives de baisses de taux d'intérêt ne semblent parvenir à rassurer. Soucieux de donner une nouvelle bouffée d'oxygène aux marchés, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a fait savoir qu'une nouvelle baisse des taux directeurs était «possible», tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait dès mercredi abaisser son taux directeur. Les derniers reculs importants marqués sur les Bourses avaient précipité les investisseurs vers les valeurs refuges comme le dollar, le yen ou les bons du Trésor américain. La hausse du dollar était également favorisée par les rapatriements de fonds en raison des besoins de liquidités, sur un marché du crédit tendu.