L'euro cédait du terrain hier après une nouvelle poussée du taux d'intérêt des obligations à dix ans grecques, alors qu'à Athènes, les discussions commençaient entre le gouvernement et les représentants de l'UE et du FMI sur le sauvetage financier du pays. Vers 13H00 GMT (15H00 HEC), l'euro valait 1,3402 dollar contre 1,3436 dollar mardi à 21H00 GMT. L'euro est même descendu à 1,3359 dollar vers 12H00 GMT. L'euro cédait même du terrain face à la monnaie nippone à 124,81 yens contre 125,23 yens la veille. Le dollar était stable face au yen à 93,15 yens contre 93,17 yens mardi soir, malgré des retours de capitaux d'exportateurs japonais. Les discussions entre des responsables grecs et des délégations du Fonds monétaire international (FMI), de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) sur les détails techniques du mécanisme d'aide prévu par l'Eurozone ont débuté dans la matinée, et elles doivent durer une dizaine de jours. Mais, en milieu de journée, les taux des obligations d'Etat grecques à 10 ans ont atteint un nouveau plus haut historique depuis l'entrée du pays dans la zone euro. Le rendement en était de 8,279% contre 7,851% mardi soir, alors qu'il évoluait autour de 6,3% il y a encore un mois. Le ministre des Finances Georges Papaconstantinou a assuré que la Grèce n'était pas "impressionnée" par ce record. Le président de la Bundesbank, Axel Weber, a sous-entendu que la Grèce pourrait avoir besoin de 80 milliards d'euros d'aide financière pour éviter la faillite, soit près du double du montant prévu par le plan européen. "Malgré une remontée modeste de l'appétit au risque, l'euro est resté sous pression dans la nuit alors que l'écart entre les obligations grecques et allemandes ont atteint un nouveau record de 478 points de base dans la nuit", observe toutefois Michael Hart de Citigroup. Pictet note que "le retour à la hausse des Bourses mondiales - après les dérapages liés à l'affaire Goldman Sachs et le nuage de cendres islandais - a laissé le dollar de marbre". Pour Pierre-Antoine Dussoulier, le président de Saxo Banque, le consensus présage un repli de l'euro. Le support de la parité euro/dollar s'établit à 1,3280. Un niveau qui se rapproche, alors que l'euro s'échange sous les 1,34 dollar actuellement, à 1,3387 exactement vers 13 heures. "Jusque-là, le support a bien résisté, mais s'il est cassé, alors l'euro tombera au prochain support, visé à 1,2455 dollar pour un euro, soit des niveaux de mars 2009 et novembre 2008". La résistance se place, elle, vers les 1.38 euro, mais il y a peu de chance pour que l'euro se renforce à ce point à très court terme, selon le responsable. Le dollar canadien continuait par ailleurs à bien se porter, après que la Banque du Canada eut ouvert mardi la porte à une remontée prochaine des taux d'intérêt, restant au-dessus de la parité avec le billet vert à 0,9960 dollar canadien pour un dollar américain . Alors que les débats politiques vont bon train chez nos voisins d'outre-manche pour les prochaines élections du 6 mai, la livre britannique est sur un trend positif, rassurée par l'indice des prix de mars nettement supérieur aux attentes, à 0,6% contre 0,3% attendu. Elle vaut 86,96 pence pour un euro et 1,5391 dollar ce mercredi. Menées par le changement de la politique monétaire de la part de la Bank of India lundi, les monnaies asiatiques poursuivent à la hausse. Comme le NOK, qui monte face au dollar, à 5.8953. Même en Australie, le dollar australien se renforce face au dollar et à l'euro. Le dollar canadien (CAD) est resté la devise de toutes les convoitises : alors que la Banque du Canada avait laissé entendre qu'elle pourrait relever ses taux, cette dernière les a finalement maintenus, à 0,25%. Le loonie a donc flirté avec la parité passant de 1,0161 à 0,9941 dollar canadien pour 1 dollar américain. Le momentum maintient une évolution baissière ce mercredi. La banque centrale du Canada a annoncé un prochain relèvement. Il pourrait alors s'agir du premier durcissement monétaire d'un pays du G7.