La contraction de l'activité s'est encore accentuée en octobre dans le secteur manufacturier français, sous le coup d'une chute de la production et des commandes, selon les résultats définitifs de l'enquête Markit/Cdaf publiés lundi. L'indice PMI a reculé à 40,6, son niveau le plus bas depuis le début de l'enquête en avril 1998, contre 43,0 en septembre. Il avait été estimé en version flash à 40,8 il y a huit jours, l'indice se situe ainsi pour le cinquième mois consécutif sous la barre de 50 en-deçà de laquelle il signale une contraction de l'activité. «La forte détérioration de l'industrie manufacturière française s'est poursuivie au début du quatrième trimestre», indiquent Markit et la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (Cdaf) dans un communiqué. La production, les nouvelles commandes, les commandes à l'exportation, le travail en cours et l'activité achat ont tous enregistré des baisses sans précédent en octobre. Les répondants à l'enquête attribuent le recul de la demande à la morosité du climat économique tant en France qu'à l'étranger, à la faible confiance des entreprises et au ralentissement des dépenses de consommation. La production est, comme l'indice titre, sous la barre des 50 pour le cinquième mois consécutif, avec quelque 40% des entreprises interrogées qui ont signalé un repli de l'activité. Disposant d'une capacité excédentaire par rapport au volume actuel des nouvelles commandes, les fabricants français ont vu leurs arriérés de production décroître à un taux historique en octobre. Parallèlement, la hausse des stocks d'invendus s'est poursuivie, le taux de croissance fléchissant néanmoins à un plus bas de cinq mois. En phase avec la baisse de la charge de travail, les entreprises ont procédé à de nouvelles compressions des effectifs en octobre. Le taux de réduction d'emplois a atteint son plus haut niveau depuis janvier 2002, 27% des répondants signalant une baisse de leurs effectifs. Les données du mois d'octobre mettent par ailleurs en évidence une nouvelle atténuation des tensions inflationnistes, tant sur les prix des achats que sur les prix de ventes. Enregistrant leur plus faible taux d'inflation depuis plus de trois ans, les coûts ne sont qu'en très légère hausse par rapport à septembre, ce qui reflète le recul récent des prix du pétrole et autres matières premières. Les prix de vente des produits finis enregistrent leur plus faible rythme de progression depuis janvier 2006, l'affaiblissement de la demande incitant de nombreuses entreprises à contenir, quand elles le peuvent, leurs prix facturés.