A peine lancé, le projet d'alimentation en eau potable de la ville de Draâ El-Mizan, au Sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, à partir d'une retenue collinaire, communément appelée «le barrage», suscite de vives réactions chez la population, qui par la voix des membres de l'association «Tarwa N'Draâ El-Mizan», ont exprimé leurs craintes, quant à la qualité de l'eau. «Voyant que personne ne s'est soucié de nous en tant que citoyens de cette localité, nous nous sentons dans l'obligation de réagir de manière vigoureuse pour dénoncer ce projet dont l'inopportunité s'avère évidente», lit-on à travers une déclaration rendue publique par le bureau de ladite association. L'eau de cette retenue collinaire ou barrage est impropre à la consommation, estiment le rédacteurs du document. Il faut savoir qu'en plus des eaux usées de tout le versant sud de la ville, d'autres produits polluants et plus dangereux, émanant d'un abattoir de poulets du côté de Boufhaïma ainsi que de plusieurs autres poulaillers situés aux alentours du barrage y sont quotidiennement déversés, précisent-ils. Ce barrage, poursuivent les rédacteurs du document, n'a rien de commun avec ses pairs et qu'au contraire, il reste très spécial compte tenu de sa panoplie de matières polluantes qu'il collectionne dans son processus d'envasement depuis plus de trente années. Tout le monde sait qu'à partir de l'hôpital de Draâ El-Mizan, et pendant plus de vingt années, des déchets hospitaliers s'y sont déversés directement à travers son réseau d'assainissement qui est branché à celui de la ville et qu'en plus, sa propre station d'épuration n'a jamais fonctionné, ajoutent encore les membres de l'association «Tarwa N'Draâ El-Mizan». De plus, notent-ils encore dans leur document, cette retenue collinaire ou barrage à partir duquel la ville de Draâ El-Mizan sera alimentée en eau potable, n'a jamais fait l'objet de désenvasement, et ce, depuis 1972. D'où l'accumulation d'une vase constituée essentiellement de toutes sortes d'eaux usées produites par plus de vingt mille habitants pendant 36 ans, de déchets de poulaillers, de l'abattoir de bovins et d'ovins et aujourd'hui celui du poulet et de déchets hospitaliers particulièrement tout ce qui est infectieux, les produits médicamenteux et surtout les métaux lourds qui proviennent des laboratoires d'analyses médicales. Pour les membres de l'association «Tarwa N'Draâ El-Mizan», l'idéale et de consacrer l'enveloppe financière allouée pour ce projet pour la remise en service de cet ouvrage initialement conçu pour l'agriculture et donner la possibilité aux fellahs de la région d'exploiter pleinement leurs terres d'autant que la région est connue pour sa vocation agricole. «La population de Draâ El-Mizan, étant habituée depuis toujours à des restrictions en eau potable, ne peut-elle pas vraiment résister encore une ou deux années de plus et attendre l'arrivée de l'eau à partir du barrage de Koudiet Asserdoune de Bouira ? ont-ils conclu. «Nous sommes en droit de nous poser des questions et de nous inquiéter au plus haut point pour notre santé et pour celle de nos enfants».