Les forces israéliennes et des militants palestiniens ont échangé des tirs hier à la «frontière» entre l'Etat hébreu et la bande de Ghaza, fragilisant encore un peu plus la trêve conclue il y a cinq mois. Quatre combattants du Hamas ont été tués, selon des sources officielles palestiniennes et israéliennes. L'aile militaire du Mouvement de la résistance islamique promet des représailles. Israéliens et Palestiniens ont fourni des versions divergentes de l'incident, avec ou sans incursion israélienne sur le territoire palestinien. Selon l'armée israélienne, qui refuse de dire si elle a franchi la frontière, la fusillade a éclaté lorsque des militants armés se sont approchés de la barrière près de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza. Des coups de feu sont partis, le groupe a fait exploser un engin et les soldats israéliens, qui comptent un blessé léger dans leurs rangs, ont touché quatre hommes. L'aviation israélienne aurait ensuite tiré deux missiles sur des terrains vagues. Des militants palestiniens affirment que les forces israéliennes ont provoqué l'incident en faisant une incursion dans la bande de Gaza, ce qui aurait déclenché les tirs. Le Dr Moaiya Hassanain du ministère de la Santé à Ghaza a déclaré qu'à l'issue de l'accrochage, les ambulances avaient récupéré les cadavres de quatre combattants du Hamas. «C'est une violation manifeste de la trêve et la Résistance a le droit de répondre à toute attaque», a menacé Faouzi Barhoum, porte-parole du Hamas. Le très fragile cessez-le-feu instauré en juin entre Israël et le Hamas au pouvoir dans la bande de Ghaza a été sérieusement ébranlé la semaine dernière par une série d'affrontements qui se sont soldés par la mort de six militants palestiniens, et un tir de barrage de roquettes sur les communautés israéliennes du sud du pays. Par ailleurs, l'Etat hébreu a décidé d'interdire l'accès de la bande de Ghaza aux journalistes étrangers à compter de ce mercredi et pour une semaine. Le porte-parole de l'armée Peter Lerner a justifié cette atteinte à la liberté de la presse par la reprise des tirs de roquettes palestiniens. Seuls les travailleurs humanitaires étrangers et les patients palestiniens nécessitant des soins médicaux hors de l'étroit territoire côtier sont autorisés à entrer ou sortir, a-t-il ajouté.