Hier, le groupe islamiste a revendiqué le tir de quatre roquettes sur le territoire israélien. Après le Hamas, un deuxième groupe armé palestinien, le Jihad islamique, a rejeté hier une prolongation de la trêve avec Israël à l'approche de son expiration, tirant des roquettes en riposte à l'élimination d'un de ses militants en Cisjordanie. «La trêve avec l'ennemi n'a pas permis de réaliser nos objectifs (la fin du blocus de Ghaza, ndlr) et représente une menace contre l'intérêt de notre peuple», a affirmé le Jihad islamique dans un communiqué. «Nous appelons tous les groupes palestiniens à la rejeter et à se concentrer sur les moyens de faire face aux plans sionistes», a ajouté le groupe, précisant qu'il se donnait le droit de riposter «par tous les moyens possibles» à toute attaque israélienne. Dès hier, le groupe radical a revendiqué le tir de quatre roquettes sur le territoire israélien, affirmant dans un communiqué qu'il s'agissait d'une première riposte à l'assassinat par Israël de l'un de ses membres en Cisjordanie. Selon des sources palestiniennes, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur Jihad Nawahda, 23 ans, au moment où il sortait d'un café dans le village d'Al-Yamoune, au nord de la ville de Jénine. Une porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que la victime était un dirigeant local du Jihad islamique recherché, ajoutant qu'il avait succombé à ses blessures lors de son transport à l'hôpital. Le rejet de la trêve par le Jihad islamique intervient deux jours après celui du mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis son coup de force en juin 2007. Le Hamas accuse l'Etat hébreu d'avoir constamment violé le cessez-le-feu et d'avoir maintenu son blocus du territoire. Le gouvernement de transition en Israël, loin d'être unanime quant à la stratégie à adopter, a proclamé quant à lui sa volonté de respecter la trêve si le Hamas l'observait de son côté. Il a aussi estimé que le 19 décembre, date officielle de son expiration, ne représentait pas une date butoir pour lui. «Nous ne craignons pas (de lancer) une opération à Ghaza mais nous ne sommes pas pressés. Nous répondrons au calme par le calme mais si la situation nous pousse à agir, nous répondrons en temps et en heure», a indiqué le ministre israélien de la Défense Ehud Barak dans un communiqué. Depuis un regain de violence début novembre après une opération israélienne, Israël riposte aux tirs de roquettes en fermant tous les points de passage de Ghaza, complètement coupée du monde, l'Egypte a maintenant également bouclé sa frontière avec le petit territoire palestinien. Quand il boucle entièrement Ghaza, Israël empêche également les journalistes internationaux de s'y rendre. «La trêve était limitée à six mois et s'achève le 19 décembre. Sachant que l'ennemi ne respecte pas ses engagements et que le siège (de Ghaza) est toujours en place contre notre peuple, pour le Hamas, et je pense la majorité des forces, la trêve prend fin après le 19 décembre et ne sera pas renouvelée», avait indiqué dimanche à Damas le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaâl. La direction du Hamas, dans la bande de Ghaza, s'est montrée toutefois moins affirmative que celle en exil. Les chefs islamistes dans le territoire palestinien ont indiqué que leur «évaluation» de la trêve était «négative» mais que l'ensemble des factions palestiniennes devaient adopter une position commune dans les prochains jours.