Swiss Life Holding confirme les craintes sur sa situation face à la crise financière, reconnaissant être fortement impacté. L'assureur avertit qu'il n'atteindra pas son objectif, de bénéfice net de 1,8 à 1,9 milliard de francs suisses, communiqué fin août pour l'exercice en cours, anticipant, même, une forte perte pour ses activités poursuivies. L'assureur explique cet avertissement par «l'évolution extraordinairement négative des marchés financiers, depuis la fin du mois de septembre», et renonce à mettre à jour ses prévisions de bénéfice «au vu de l'incertitude». Outre l'envolée du franc suisse, l'accentuation de la crise a sévèrement touché les investissements alternatifs (hedge fonds) et les prêts, dont certains sont devenus non performants. Pour ces raisons, l'exposition aux actions a été ramenée à «nettement moins de 1%» et le risque que représentent les portefeuilles de hedge fonds a été significativement réduit, avec des mesures de couverture. Swiss Life, qui revendique un taux de solvabilité de 150%, espère que les plus-values de 1,5 milliard de francs issues de cessions amortiront le choc. Dans ces conditions, le Conseil d'administration a décidé de suspendre le programme de rachat de titres, qui a vu jusqu'à la fin octobre 3 millions d'actions, repris pour un montant de 686 millions de francs. Analyse et marchés impitoyables Autre coup dur pour les actionnaires, Swiss Life ne pense plus pouvoir attribuer 600 millions de francs pour le dividende, comme prévu initialement. Le salut ne viendra pas de la filiale allemande, AWD, qui a également prévenu que ses actionnaires, Swiss Life en tête, devront faire une croix sur un dividende pour l'exercice en cours. Ce flot de mauvaises nouvelles rejette dans l'ombre les chiffres du troisième trimestre, que l'assureur présentait pour la première fois. Les primes brutes, inscrites, ont reculé de 11%, à 3.075 millions contre 3.473 millions à la même période de l'exercice précédente mais sur neuf mois elles ont affiché une hausse de 1%, à 13.978 millions. En Suisse, le volume de primes a grimpé de 1%, à 6.908 millions, et de 3% à l'international. /PS/SK Un porte-parole a indiqué que le groupe n'avait pas pour projet de vendre sa part dans MLP, ou de faire des acquisitions substantielles «dans l'environnement actuel». Les analystes ne mâchent pas leurs mots. «Des résultats catastrophiques», juge Fabrizio Croce, chez Kepler Capital Markets abaissant, dans la foulée, son objectif de cours à 73 francs, contre 233 francs auparavant. Stefan Schürmann, à la banque Vontobel, s'inquiète du ratio de solvabilité, «qui était encore de 162% au premier semestre». Les analystes de la banque Wegelin estiment qu'en novembre ce ratio a chuté sous les 150%. Le titre chute de 14,45%, à 93,30 francs, dans les premiers échanges, alors qu'il a déjà perdu plus de 61% de sa valeur depuis janvier. L'indice des valeurs vedettes grimpe de 0,47%, au même moment.