Le secteur de la communication a connu, ces derniers jours, de profonds chamboulements. La suppression du ministère de la Communication et l'éviction de Abderrachid Boukerzaza laissent augurer d'autres changements attendus pour les tous prochains jours. Ainsi, Azzeddine Mihoubi, ex-PDG de l'ENRS, désormais secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la communication, est remplacé au pied levé par Toufik Khelladi, un autre professionnel du secteur. Ancien journaliste à Révolution Africaine, Khelladi a fait l'essentiel de sa carrière à l'APS avant d'être nommé à la tête de la communication à la Présidence. Le changement pourrait également toucher l'ENTV si l'on croit les insistantes rumeurs. Hamraoui Habib Chawki, toujours en poste à la tête de cette institution, serait, selon toute vraisemblance, partant même si l'information reste au stade de la rumeur. Certaines sources affirment que l'actuel patron de l'ENTV ne sera aucunement touché par ce large mouvement opéré dans l'un des secteurs les plus sensibles. Si changement il y a, il s'inscrira certainement dans la volonté des hauts responsables du pays à donner un coup de fouet aux médias publics. C'est le cas de le dire dans la mesure où Hachemi Djiar, le prédécesseur de Boukerzaza, a fait de cette vision son cheval de bataille. Le ministre déchu en a fait de même mais les choses sont restées en leur état. Il s'explique également par la détermination des pouvoirs publics à aller de l'avant en matière d'audiovisuel comme a tenu à le souligner Hamaraoui Habib Chawki lui-même en déclarant : «Les trois chaînes de la télévision algérienne connaîtront un redéploiement l'année prochaine en matière de programmation, en attendant une autonomie financière et matérielle dans le cadre de la réalisation d'un groupe de télévision sur lequel statuera le gouvernement.» On n'en est pas encore là dans la mesure où Hamraoui est, jusqu'à preuve du contraire, toujours le patron de la Télévision algérienne. Le nouveau secrétaire d'Etat, chargé de la communication, très au fait des problèmes de ce sensible secteur, étant lui-même un professionnel qui a déjà dirigé l'ENRS, dressera certainement le constat avant de se mettre à la tâche, celle d'améliorer qualitativement les médias lourds.