Sumitomo Mitsui Financial Group (SMFG) lèvera au moins 2,9 milliards de dollars par l'émission de titres préférentiels, devenant la dernière en date des banques japonaises à augmenter ses fonds propres dans le contexte d'une crise économique et financière. Une économie en récession et une lourde exposition à un marché boursier qui a toutes les peines à résister à la crise, les banques japonaises, que l'on pensait jusqu'alors relativement épargnées, s'empressent à leur tour de renforcer leur capital. Les deux premières banques japonaises, Mitsubishi UFJ Financial Group et Mizuho Financial Group, comptent à elles deux lever dans les 13 milliards de dollars pour renforcer leur bilan. «Il semble évident qu'elles semblent moins bien capitalisées dans le contexte actuel ; une levée de capital sérieuse s'impose, ne serait-ce que pour compenser l'impact de la baisse de la Bourse», commente Jason Rogers, analyste du crédit de Barclays Capital. SMFG, la troisième banque japonaise, explique mercredi dans un communiqué qu'elle émettra des actions préférentielles non convertibles dans le but de rembourser 284 milliards de yens (2,9 milliards de dollars) de titres préférentiels en janvier. La banque n'exclut pas d'émettre plus de papier qu'il n'en faut pour rembourser les titres qui arriveront à échéance en janvier. Le quotidien Yomiuri écrivait ainsi que SMFG comptait lever dans les 400 milliards de yens. L'action SMFG a clôturé en baisse de 7,9% à 314.000 yens. Mitsubishi UFJ a cédé 6,4% et Mizuho 7,5%. SMFG a annoncé la semaine passée une chute de 51% de son bénéfice sur le trimestre juillet-septembre, en raison d'une hausse des créances douteuses. Outre l'accumulation de créances douteuses dans un contexte de crise du crédit, les banques japonaises souffrent d'être trop exposées à la Bourse parce qu'elles ont pour habitude de détenir de grosses participations dans le capital de leurs clients, ce qui est une façon pour elles de nouer des liens étroits. «Tout le monde pensait que les choses allaient relativement bien pour les banques japonaises mais en fait non. La Bourse a baissé et la situation économique a empiré ce qui poussé à la hausse le coût du crédit», dit Koichi Ogawa (Daiwa SB Investments). La crise représente néanmoins une opportunité pour les banques japonaises, qui comblent les vides laissés par des établissements occidentaux disparus dans le processus de consolidation que connaissent les banques américaines et européennes. Le vice-président de la division corporate de Mizuho a ainsi dit à Reuters que la banque pourrait renforcer sa coopération avec Bank of America en Asie et que l'établissement avait noté une forte croissance de son activité avec des firmes non japonaises.