«Si aujourd'hui l'agriculture constitue l'une des premières préoccupations des instances supérieures du pays, il n'en demeure pas moins qu'une priorité absolue et une attention toute particulière lui ont été réservées pour lui permettre de sortir d'une situation de marasme dans laquelle elle s'est longtemps enfermée. Cela lui permettra notamment d'aspirer à la relève des hydrocarbures, dans le temps et dans l'espace, et de participer pleinement à la création de la richesse, condition fondamentale du développement. C'est dans ce contexte qu'un forum sur le secteur de l'agriculture, réalités et préoccupations, organisé au siège du journal local Réflexion, dans l'après-midi du mercredi dernier, avec la participation du directeur de l'agriculture, Benhamide Fahède, du directeur de la BADR, Fellague Ariouet Djamel, du chef de service de la CRMA, Habibi Réda, du président de l'UNBA, Khamli Touati, et en présence de plusieurs représentants de la presse régionale et nationale, ainsi que de la radio locale. Après avoir développé les grands axes du secteur agricole et son influence sur l'ensemble des autres secteurs, par le fait qu'il constitue le principal pilier du développement de notre pays, le DSA, Benhamidet Fahède, a donné un large aperçu sur la situation agricole qui prévaut à Mostaganem. La région du Dahra dispose de 170 000 hectares, avec une polyculture qui se distingue par la production de terre, avec le progrès scientifique et technique, et la sensibilisation des agriculteurs, des retombées particulièrement positives, ne cessent d'être fortement remarquées sur le terrain, souligne notre interlocuteur. Pour ce spécialiste et cheville ouvrière, que même l'agriculture a adulé dans la région de Mostaganem, quoique les recherches scientifiques et leurs résultats ne sont pas encore suffisamment fluides et performantes pour induire le développement rural et alimentaire tant attendu, la productivité agricole et alimentaire s'est largement accrue entraînant à son tour une situation de relative abondance. Mais aussi la nouvelle dynamique sur le développement agricole, par l'encouragement des investissements à moyen et long terme. Ainsi que la suppression de la TVA sur les engrais et produits insecticides. Les différents avantages accordés par la BADR et la CRMA, les soutiens financiers et l'instauration du guichet unique pour la mise en œuvre du PPDRI (programme de promotion et développement intégré des forêts) ne sont que des signes précurseurs d'une logique à laquelle doit répondre cette réforme, à l'effet de lever les obstacles et de dynamiser le secteur dans toute son étendue. Les erreurs des hommes ne doivent plus être d'actualité, dira Benhamidet Fahède qui souligne par la même occasion que le débat sur l'agriculture ne s'achèvera pas aussi longtemps que ce secteur demeurera dans la zone de tension abondamment décrite du reste par les médias. Pour le directeur de la BADR, Fellague Ariouet Djamel, cette banque participe d'une manière effective à la politique de financement des programmes initiés par le ministre de l'Agriculture. «L'intervention de notre structure est diversifiée et multiforme, nous nous adhérons pleinement à la juste cause du fellah», dira-t-il. En ce qui concerne le chef de service de la CRMA, Habibi Réda, la caisse éprouve certaines difficultés en matière de recouvrement, d'ailleurs, plusieurs agriculteurs refusent catégoriquement de rembourser. Pour le crédit, Ergigue, nouvellement instauré, sur le vu de l'orientation agricole du 3 août 2008, 76 dossiers dans le domaine des céréales pour la somme de 16 millions de DA ont été traités, et 24 dossiers pour ce qui est des cultures maraîchères, pour la valeur de 20 millions de DA ont bénéficié de ce financement. «La CRMA enregistre 30 millions de dinars de créances, une charge non négligeable pour le bon fonctionnement de notre caisse», dira M. Habibi. «Notre mission est d'assister le fellah, de le soutenir conformément aux orientations de l'Etat, mais faudrait-il que les agriculteurs prennent conscience de leurs responsabilités», a-t-il affirmé. Quant au président de l'UNPA, M. Khamli Touati, son intervention s'est basée essentiellement sur le foncier agricole, et la politique de ses moyens. «Il ne suffit pas de faire des déclarations brillantes quand elles ne sont pas entachées de démagogie pour abandonner toutes les résolutions dans le cimetière des vœux pieux, car, l'effort est consenti par les hommes. Cet important effort fourni par les paysans ces dernières années a donné ses fruits. Pour importants qu'ils soient, ces derniers n'en restent pas moins insuffisants eu égard à la demande nationale. Si comparaison n'est pas raison, et que l'évidence détruit l'argumentation, dans le cas qui nous préoccupe, l'analyse des faits est irrésistible et irremplaçable». Le responsable de l'UNPA précise qu'il faudrait constamment être à l'écoute des paysans pour concrétiser les objectifs sur le terrain et relever le défi. Il faut encourager les petits fellahs, en leur attribuant les moyens de production au moment opportun, surtout pour une meilleure prise en charge de la céréaliculture, facteur très important pour l'économie du pays Tout au long de son intervention, M. Khamli Touati s'est étalé sur la politique de concession du fonction agricole, de la mise en valeur des terres, et les contraintes rencontrées par les fellahs, dues au phénomène de la climatologique et diverses menaces conjoncturelles, tout en soulignant que la politique de soutien et d'aide au financement des fellahs n'est qu'une goutte d'eau dans un océan. Pour conclure, M. Fahède dira que l'espoir est permis, quant aux possibilités d'augmentation et de diversification de la production agricole et alimentaire. Les difficultés ayant donc été recensées, et les situations diagnostiquées par les uns et les autres, il reste le travail prospectif et inventif des hommes de terrain, spécialistes, techniciens, agriculteurs et pourquoi pas pasteurs. A noter que ce forum a été un véritable carrefour d'échanges d'idées et d'expériences, qui a permis à l'assistance d'avoir une vision plus réaliste de ce secteur stratégique de l'agriculture, véritable pétrole vert.