Ces accords, signés au Kremlin en présence des présidents russe et serbe, Dmitri Medvedev et Boris Tadic, portent aussi sur la construction d'un dépôt souterrain de gaz à Banatski Dvor (nord de la Serbie). Ils sont «importants pour la sécurité énergétique de nos pays et de l'Europe», a déclaré dans la foulée M. Medvedev lors d'une conférence de presse. Il s'est félicité de «nouvelles impulsions» pour développer la coopération entre les deux pays alliés, soulignant que les échanges commerciaux devaient s'élever à 4 milliards de dollars en 2008. «Les accords énergétiques ont pour nous une importance stratégique. Il s'agit de l'approvisionnement à long terme de la Serbie en gaz», a pour sa part déclaré M. Tadic. Le volume total des investissements russes dans ces projets communs s'élèvera à entre 1 et 2,5 milliards de dollars, a précisé à la presse le vice-président de Gazprom, Alexandre Medvedev. Gazprom a acheté 51% de NIS pour 400 millions d'euros et s'est engagé à investir 500 millions d'euros dans NIS d'ici à 2012 et ce, quelles que soient les conséquences de la crise économique actuelle. Selon la presse serbe, Gazprom doit aussi financer un programme social pour le personnel qui serait amené à quitter la compagnie. L'achat de 51% de NIS doit être finalisé d'ici le 1er mai 2009, a précisé le responsable de Gazprom Neft Alexandre Dioukov cité par l'agence Interfax. Le prix de vente de NIS a provoqué toute une polémique en Serbie, certains considérant qu'il n'était pas assez élevé. Le cabinet Deloitte avait ainsi évalué en septembre la valeur totale de la compagnie à 2,2 milliards d'euros. Le vice-Premier ministre en charge de l'Economie, Mladjan Dinkic, cité par l'agence Beta a critiqué mercredi l'accord signé au Kremlin, jugeant que le prix de vente de 51% de NIS aurait pu s'élever à au moins de 800 millions d'euros. M. Dinkic s'était récemment retiré de l'équipe des négociateurs serbes, estimant que Belgrade n'avait pas suffisamment de garanties de la part des Russes, en particulier au sujet de la construction du gazoduc South Stream et de son importance. Avant son départ pour Moscou, le président Tadic a souligné que les négociations avec Moscou avaient été «compliquées». «Bien sûr on ne peut jamais obtenir tout ce qu'on veut pendant les négociations mais je crois qu'en gros nous pouvons être satisfaits», a-t-il poursuivi, assurant avoir obtenu «des garanties» pour NIS. L'accord sur South Stream «fixe les conditions de la création et les mécanismes du fonctionnement d'une joint-venture qui sera créée au premier trimestre 2009 pour préparer une étude pour les investissements dans la construction du gazoduc sur le territoire serbe et de son exploitation», a précisé Gazprom dans un communiqué. La part de Gazprom s'élèvera à 51%, celle de Serbiagaz à 49%. Quant au dépôt de Banatski Dvor, le volume des investissements sera précisé d'ici à la mi-2009, selon Gazprom. Le gazoduc russo-italien South Stream est l'un des projets phares de Gazprom à l'étranger. Il est le pendant méridional du Nord Stream, gazoduc qui doit être posé au fond de la mer Baltique et relier directement la Russie à l'Allemagne. Pour South Stream, Gazprom a déjà conclu des accords avec la Bulgarie, la Serbie, la Grèce et la Hongrie. La Slovénie et l'Autriche pourraient également y participer.