Vous souvenez-vous du temps où l'on confectionnait les cigarettes en papiers à rouler ! A gauche, à droite, couper le petit bout ou pas... Et aussi rouler le tabac à chiquer dans du même papier avant de le mettre dans la bouche. Depuis quelques mois, sont arrivés sur le marché des feuilles de papiers à cigarettes «Bob Marley»… C'est vrai que ça sonne un peu étrange, faisait justement remarquer un ancien consommateur de hachisch au buraliste du coin. Mais bon. Autant s'il est vrai que ce papier est utilisé pour rouler une cigarette ou envelopper le tabac à chiquer. «Est-ce que tu as vu depuis des années, un fumeur rouler sa cigarette ?», a ajouté notre connaisseur du tabac. «Pour le tabac à chiquer, le papier est trop maté et ne peut jamais être utilisé pour ce genre de prise du tabac. ça ne pique pas», a-t-il précisé. Il ne manque plus que la petite «boulette» scotchée à l'intérieur.... parce qu'on veut bien essayer de croire (mais on n'y arrive déjà pas) que les autorités, jusqu'ici, n'aient pas vraiment compris qui pouvait se cacher derrière les si nombreux utilisateurs de ces feuilles à rouler, mais là, c'est souligné trois fois, écrit en rouge, avec des lumières et la photo de Bob Marley : le produit qui, au passage, rempli passablement des caisses, est un produit exclusivement destiné à une activité illégale dans nos frontières. On achetait le paquet de feuille à tabac, comme un rouleur de clopes, sauf qu'on ne prenait pas de tabac à rouler. C'était le petit truc qui pouvait faire sourire le buraliste parce qu'il n'a pas de tabac en vrac pour rouler les cigarettes. On contournait la loi avec du matériel dévolu à des utilisations légales quoi ! «Je chique du tabac en utilisant du papier à rouler mais je n'ai, par contre, jamais, au grand jamais, vu un chiqueur utiliser ce genre de feuilles à papier car il est solide et ne laisse pas le jus du tabac s'échapper», dira un homme, la cinquantaine, rencontré chez le buraliste. «Ce papier a bel et bien une autre catégorie de clients, parce qu'en plus, ça se vend à la pelle», réplique le vendeur. «Vous avez deviné, les spécialistes du Nirvana. Les fumeurs de joints quoi. Ce qui est marrant, c'est que les premiers temps ça se demandait du coin des lèvres, comme les préservatifs chez le pharmacien ! En entendant ces révélations, plusieurs questions se posent sur le rôle des pouvoirs publics dans cette histoire... parce que pour commercialiser un tel produit, il faut le valider, le numéroter, le taxer et même l'interdire! Dans le cadre de la lutte contre la toxicomanie, il paraît tout aussi légitime d'interdire aux fabricants de papier à rouler de communiquer, même implicitement, sur l'usage potentiel de leurs produits dans le cadre de la consommation de drogues.