«On a tort de penser que le terrorisme serait l'instrument des faibles. Comme la plupart des armes meurtrières, le terrorisme est surtout l'arme des puissants. Quand on prétend le contraire, c'est uniquement parce que les puissants contrôlent également les appareils idéologiques et culturels qui permettent que leur terreur passe pour autre chose que de la terreur. (Noam Chomsky : article de Noam Chomsky paru en décembre 2001 dans le Monde Diplomatique) Une fois de plus, Israël s'est engouffré avec une furieuse indignation, dans sa politique de destruction dans la bande de Ghaza. Cette épouvantable justification qu'Israël se donne pour ses actes inhumains et son impunité n'est pas seulement ennuyeuse... c'est un sujet sur lequel il faut s'arrêter, si on veut comprendre l'immunité internationale qui est donnée à Israël pour ce massacre qui fait rage à Ghaza. Au troisième jour de l'attaque terrestre sur Ghaza, Tsahal a pilonné sans relâche et sans commune mesure tous les quartiers de Ghaza et les villages avoisinants. Dans la seule journée d'hier, il y a eu plus de 70 morts parmi les civiles, notamment plus d'une quarantaine d'enfants et de civils qui se sont réfugiés dans une école de l'UNRWA. Ce massacre prouve si besoin est que l'état sioniste ne fait pas de différence entre militants du Hamas et population civile. L'armée de terre israélienne est confrontée à une véritable résistance des différents factions combattantes et les combats font rage à Ghaza et ses environs. Malgré une couverture aérienne intensive et le pilonnage terrestre et maritime, les moudjahiddine palestiniens tiennent leurs positions. L'offensive israélienne a coûté la vie à au moins 660 Palestiniens et fait plus de 2 950 blessés depuis son lancement le 27 décembre, selon les services d'urgence palestiniens. Depuis plusieurs jours, les agences onusiennes et les organisations humanitaires ont dénoncé une crise humanitaire «totale» dans la bande de Ghaza, un territoire pauvre et surpeuplé, où la population est prise au piège sans possibilité de fuir alors que l'aide d'urgence est entravée par les combats incessants et les hôpitaux débordés. L'offensive déclenchée le 27 décembre a provoqué une grave pénurie de denrées, de carburant et d'eau courante, ainsi que des coupures d'électricité. Les combats entre activistes palestiniens et soldats israéliens se sont poursuivis mardi à Ghaza-ville, dans les quartiers de Zeitoun, Choujaïya et Touffah à l'extrémité de Ghaza ville, mais aussi dans les zones urbaines du nord et du sud du territoire. L'attaque la plus meurtrière, menée à Jabaliya (nord), a coûté la vie à 43 Palestiniens, selon les services d'urgence palestiniens. L'ONU, dans un communiqué, a fait état de 30 morts et 55 blessés. Cinq autres personnes ont trouvé la mort dans des attaques contre deux écoles de l'ONU à Ghaza et Khan Younès (sud), alors qu'au moins 12 membres d'un même clan familial, dont sept enfants, ont péri dans le bombardement de leur maison à Ghaza, selon des sources médicales. S'agissant du bombardement à Jabaliya, le gouvernement israélien a affirmé que ses forces avaient riposté à des tirs d'obus depuis l'école. Et l'armée a affirmé ne pas viser les populations civiles. Mais, a-t-elle ajouté, «le Hamas a disposé des installations militaires, et des dépôts d'armes dans des zones civiles». Le chef des opérations de l'Unrwa à Ghaza, John Ging, a qualifié la situation de «tragédie horrible. Tout le monde est terrorisé et traumatisé car il n'y a plus de refuge pour fuir les violences». Malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël a maintenu son refus de cesser les opérations, soutenu par son allié américain qui réclame un «cessez-le-feu durable», comprenant un arrêt définitif des tirs de roquettes. «Que les actes de terrorisme cessent, que cesse la contrebande d'armes du Sinaï (égyptien) vers Ghaza, et les combats israéliens cesseront», a dit le Premier ministre sortant, Ehud Olmert. Mais au onzième jour de l'offensive, 34 roquettes ont encore été tirées depuis la bande de Ghaza sur le sud d'Israël, selon l'armée. L'une d'elles est pour la première fois tombée à plus de 45 km au nord-est du territoire palestinien, sur Gedera, blessant un nourrisson. Dans la bande de Ghaza, six militaires israéliens ont été tués par les différents combattants palestiniens depuis l'offensive terrestre, samedi. L'armée a affirmé avoir tué 130 combattants du Hamas depuis le début de l'attaque israélienne.