Le chef du parti au pouvoir en Afrique du Sud Jacob Zuma, a lancé hier, devant des milliers de supporteurs à East London (sud), la campagne du Congrès national africain (ANC), quelques mois avant un scrutin perçu comme le plus important depuis la fin de l'apartheid en 1994. «Camarades, c'est un honneur et un privilège d'officiellement lancer le programme électoral de l'ANC pour 2009», a déclaré devant des dizaines de milliers de partisans l'actuel favori à la présidence, vêtu d'un t-shirt jaune aux couleurs de sa formation. «La tâche la plus importante en ce début d'année est de s'assurer que l'ANC remporte une victoire décisive aux élections. Pour ce faire, les membres de l'ANC doivent connaître le programme électoral et prendre une part active dans la campagne», a demandé M. Zuma, dont le discours était retransmis à la télévision nationale. «Nous avons identifié cinq domaines prioritaires pour les cinq prochaines années : la création d'emplois et de moyens de subsistance décents, l'éducation, la santé, le développement rural, la sécurité alimentaire et la réforme agraire, la lutte contre la criminalité et la corruption», a-t-il détaillé. Le leader du parti au pouvoir depuis les premières élections multiraciales en 1994 a célébré les «quinze ans de construction de la nation». Il en a dressé un bilan positif, précisant que depuis l'accession de l'ANC au gouvernement, 18,7 millions d'habitants ont pu accéder à l'eau potable et que 10 millions de maisons ont été construites pour les plus pauvres. «Nous pouvons maintenant affirmer que beaucoup a été fait pour s'attaquer à l'héritage de l'apartheid ces quinze dernières années, que beaucoup reste à faire et qu'en travaillant ensemble nous pouvons faire plus», a estimé M. Zuma. Il a d'autre part assuré que l'ANC «allait travailler pour trouver des solutions rapides, démocratiques et durables au Zimbabwe, Soudan, République démocratique du Congo (RDC), Sahara occidental, Somalie et dans les autres pays». Les prochaines élections générales, prévues au second trimestre 2009, sont considérées comme un test important pour l'ANC. Ultra-majoritaire, ce parti qui a été à la pointe de la lutte contre l'apartheid est confronté depuis début novembre à une scission de plusieurs personnalités. La dissidence, qui a débouché sur la création d'un autre parti, le Congrès du peuple (Cope), est le fruit d'une lutte interne entre Jacob Zuma et l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, finalement contraint à la démission par la propre formation en septembre. L'ANC est la première formation à lancer sa campagne. Il sera suivi fin janvier par son principal rival, le Cope, qui organisait, hier, un meeting dans la province voisine du Kwazulu Natal.