«Cette rencontre entre les experts des deux pays a un double objectif. D'abord, on vise à montrer qu'il est possible, grâce à des nouvelles technologies du numérique et de l'aide du diagnostic automatique, de mettre en place en Algérie un programme de dépistage efficient, semblable à ceux des pays avancés dans ce domaine permettant notamment de réduire de manière significative la mortalité par cancer du sein, d'améliorer la qualité de vies des femmes ayant contracté cette pathologie, de réduire les coûts supportés par la collectivité pour assurer la prise en charge de cette maladie. En second lieu, par l'échange qui sera mis en place par les spécialistes, une structure franco-algérienne verra le jour et qui permettra d'identifier le modèle organisationnel, les équipements te la formation du personnel nécessaires à la réussite d'un tel projet», a déclaré le professeur Djamel Abdelkader Zighed, président du symposium franco-algérien sur les nouvelles technologies du numérique pour l'aide au diagnostic et au dépistage des cancers du sein en Algérie et qui a eu lieu du 16 au 18 de ce mois à l'hôtel Sheraton d'Alger. Une rencontre entre spécialistes algériens et français organisée par la société Fenics installée à Lyon où cette dernière représentée par Gero Peters, son directeur commercial qui présenta lors de son intervention des systèmes d'aide au diagnostic de double lecture destinés aux radiologues afin de pouvoir identifier les tumeurs les plus petites le plus précocement possible. Il a proposé à cette occasion les solutions proposées par Fenics pour la gestion du flux de dépistage, le diagnostic sur console ainsi que le système d'aide au diagnostic dans le cadre de la mammographie. Rappelons que le cancer du sein est la première cause de mortalité chez les femmes. Rien qu'en Algérie, le nombre de sujets atteints a grimpé de 2 000 cas en 2003 à 7 000 en 2008. Un chiffre qui reste en deçà de la réalité puisque le but est d'identifier la maladie à ses débuts et non lorsque la prise en charge de la malade revient à 250 000 DA par cas. Même si la mammographie est un examen primordial pour détecter cette pathologie, toujours est-il que nos radiologues ne détectent pas certains cancers pourtant présents et notamment les plus petits qui peuvent être traités. Le seul et unique moyen pour trouver des solutions à ces difficultés est d'introduire ces nouvelles technologies du numérique et de l'aide du diagnostic qui permettent non seulement d'acheminer les mammographies vers les radiologues spécialisés disponibles mais aussi réduire le nombre de cancers omis. L'expérience française dans le dépistage du cancer du sein était explicitement présentée par le Dr Alain Isnard, médecin sénologue, qui soulignera qu'avec plus de 42 000 nouveaux cas de cancer du sein en France, le nombre de cancers du sein a plus que doublé en 20 ans alors que la mortalité est restée sensiblement stable à environ 10 000 décès par an. Ceci, comme l'explique le Dr Isnard, «provient bien sûr des progrès thérapeutiques mais principalement à la découverte de plus en plus précoce de ce type de cancer». Le dépistage organisé et mis en place en France a été initié par une expérience-pilote en 1987 dressée par le Dr Alain Bremond et qui a permis de mettre en place un cahier des charges strict, d'une mise à niveau du parc mammographique et à la formation continue, une élévation du niveau moyen des radiologues.