La Bourse de New York a terminé en nette baisse, jeudi, victime de la nervosité des investisseurs face à une avalanche de mauvaises nouvelles macroéconomiques et aux interrogations, toujours présentes, sur les banques : le Dow Jones a perdu 1,28% et le Nasdaq 2,76%. Le Dow Jones Industrial Average a cédé 105,30 points, à 8 122,80 points, et l'indice Nasdaq, à dominante technologique, 41,58 points, à 1 465,49 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L'indice Standard & Poor's 500, plus représentatif, car plus large, dans sa composition, a lâché 1,52% (12,74 points), à 827,50 points. «Le marché est émotif, très tendre. Il a des réactions exagérées. Il encaisse les coups depuis plus d'un an, il a besoin de réconfort pour se reconstruire, mais on n'a pas cela», a observé Lindsay Piegza, de FTN Financial. «Toutes les informations économiques étaient terribles, ce matin (jeudi), le coup final étant les résultats anticipés de Microsoft», a résumé, de son côté, Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. L'excitation de la veille a été douchée par la publication, avec quelques heures d'anticipation, des résultats du géant de l'informatique. Son titre a plongé de 11,59 %, à 17,16 dollars, après qu'il eut annoncé des bénéfices en berne et le licenciement de 5 000 personnes. Le groupe a, aussi, refusé de fournir des prévisions pour les mois à venir, laissant le marché dans le flou le plus total. Un peu plus tôt, les indicateurs économiques avaient, déjà, mis le marché sur le chemin de la baisse. Le nombre de nouveaux chômeurs inscrits la semaine dernière est revenu à ses sommets, tandis que le nombre de mises en chantier de logements, et de permis de construire délivrés aux Etats-Unis, a atteint de nouveaux plus bas en un demi-siècle de publication de ces indicateurs. Et les valeurs bancaires ont, encore, occupé le devant de la scène, sans mouvement d'ensemble toutefois, alors qu'elles s'étaient envolées la veille. Le responsable des activités de banque d'investissement de Bank of America, John Thain, va quitter le groupe, après une volée de critiques, envers la direction, dues aux pertes, catastrophiques, enregistrées à la suite de l'acquisition de Merrill Lynch. Le titre a chuté de 14,52 %, à 5,71 dollars, accompagné, notamment, par sa compatriote Citigroup (-15,26 %, à 3,11 dollars). En revanche, JPMorgan Chase a gagné 2,08% à 23,10 dollars. Avant d'amorcer un véritable rétablissement le marché va, d'abord, regarder si la situation des banques se stabilise et, également, les décisions en provenance de Washington sur un plan de relance, a souligné Lindsay Piegza. D'une manière générale, le marché a été déçu par les prévisions pessimistes des entreprises, alors que la saison des résultats annuels bat son plein. Le groupe de commerce sur l'internet eBay (-12,12 %) a enregistré, au dernier trimestre, la première baisse de son chiffre d'affaires depuis sa fondation.w