La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, dans un marché inquiet de l'accélération de l'inflation et sur fond de nouvelles craintes pour le secteur financier : le Dow Jones a perdu 0,89% et le Nasdaq 0,69%. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 108,78 points à 12.160,30 points, tandis que l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, a baissé de 17,05 points à 2.457,73 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a baissé lui de 0,68%, soit 9,21 points, à 1.350,93 points. Alors que le marché avait ouvert en hausse, à la faveur d'un reflux des cours du pétrole et de résultats de Goldman Sachs moins mauvais que prévu, "les données macroéconomiques (publiées mardi) n'étaient pas très bonnes et ont empêché le marché de décoller", a relevé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Notamment, "les chiffres des prix à la production se sont révélés affreux", a résumé Peter Cardillo, d'Avalon Partners. En mai, les prix à la production aux Etats-Unis ont progressé de 1,4%, quand les analystes s'attendaient à une hausse de seulement 1,0%. L'indice de base (hors alimentation et énergie) est toutefois ressorti conforme aux attentes (+0,2%). Selon M. Cardillo, ces chiffres ont d'autant plus pesé sur le marché que les investisseurs, qui pariaient ces derniers temps sur un relèvement des taux d'intérêt américains dès cet été, estiment désormais que cette décision, de nature à lutter contre l'inflation, "pourrait ne pas intervenir avant l'automne". Autre mauvaise nouvelle sur le front macroéconomique: les mises en chantier de logements aux Etats-Unis ont reculé de 3,3% en mai par rapport à avril. Ce chiffre, très légèrement inférieur aux attentes des analystes, se situe à son niveau le plus bas depuis mars 1991. Enfin, la production industrielle a reculé de 0,2% en mai par rapport à avril aux Etats-Unis, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 0,1%. L'attention s'est particulièrement tournée vers Goldman Sachs (-1,46% à 179,44 dollars), dont les résultats trimestriels avaient d'abord rassuré, en ressortant au-dessus des attentes. Mais son bénéfice net s'avère néanmoins en baisse de 11%, signe que "la crise financière frappe toujours", a estimé M. Cardillo. D'autant que les analystes de Goldman Sachs ont par ailleurs publié jeudi une étude selon laquelle la crise du crédit n'atteindra pas ses sommets avant 2009 et qu'elle pourrait obliger les banques américaines à lever 65 milliards de dollars, en plus des 120 milliards déjà levés sur les marchés. L'ensemble des valeurs financières ont souffert, notamment Lehman Brothers (-7,57% à 25,14 dollars), Merrill Lynch (-2,67% à 37,92 dollars) et JPMorgan Chase (-2,25% à 39,04 dollars). Parmi les autres valeurs en vue, l'éditeur américain de jeux vidéos Electronic Arts (-1,49% à 46,26 dollars), qui cherche sans succès depuis février à racheter son concurrent Take-Two Interactive Software (-1,17% à 26,08 dollars), a annoncé qu'il prolongeait une nouvelle fois son OPA, faute d'avoir glané suffisamment d'actions sur le marché. Northrop (-1,81% à 71,09 dollars) a pâti des déclarations du Pentagone, qui a estimé qu'un nouveau retard dans le renouvellement de sa flotte d'avions ravitailleurs poserait un "vrai problème", alors que le contrat accordé au consortium EADS-Northrop est toujours contesté par Boeing (-0,85% à 74,38 dollars). Les places financières Chicago Mercantile Exchange (CME, +5,34% à 441,82 dollars) et New York Mercantile Exchange (Nymex, +3,20% à 92,45 dollars) ont profité de l'obtention de l'aval du Ministère américain de la Justice à leur projet de fusion.Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 4,225%, contre 4,245% lundi soir, et celui à 30 ans a progressé à 4,790%, contre 4,780%.