«Si la pluie continue de tomber à ce rythme durant les deux prochains mois, l'année agricole sera bonne pour les céréales, le lait et les viandes», espère Sid Ahmed Ferroukhi, secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Toutefois, il attire l'attention sur les dégâts qui peuvent accompagner ces pluies. A ce propos, une évaluation des sinistres est actuellement en cours, dit-il, à Aoulef, dans la wilaya d'Adrar, et dans le sud de Djelfa. Il existe, fait-il remarquer, un mécanisme d'accompagnement, appuyé sur des fonds, qui permet d'aider l'agriculteur sinistré à reprendre son activité, mais il ne s'agit pas, à proprement parler, d'indemnisations. Ainsi, à Ghardaïa, 5 000 agriculteurs ont bénéficié de ce mécanisme, ajoute-t-il. En principe, le système des assurances a un rôle à jouer dans les situations de sinistre, mais il n'est pas développé. Le mécanisme de l'assurance ne fonctionne pas normalement, explique M. Ferroukhi, à cause de la forte probabilité de survenance de l'aléa climatique comme la sécheresse. Sur un autre point, il relativise l'ampleur des pratiques non réglementaires constatées dans la gestion du PNDRA. Il a permis, dit-il, de réaliser beaucoup d'investissements, même si des personnes n'ont pas joué le jeu. Il rappelle l'effort de transparence et de rigueur dans la gestion des fonds et souligne qu'aucun dépassement n'est accepté. Le secrétaire général du MADR a tenu des propos rassurants sur la question des engrais destinés à la production de pomme de terre. Il n'y a pas d'inquiétudes à se faire, dit-il, mais nous suivons l'évolution de la situation sur le terrain pour aider les agriculteurs. Il insiste surtout sur les efforts en vue de réaliser la synergie entre tous les maillons de la chaîne de l'agriculture : production, transformation, distribution. M. Ferroukhi parle d'un nouveau système de distribution mieux adapté aux grandes villes. Il n'est pas normal qu'elles soient approvisionnées par des flux tendus, fait-il observer, bien que cela présente l'avantage de consommer des produits frais transportés jusqu'au cœur des quartiers urbains, parfois par des véhicules bâchés qui viennent directement des champs. L'inconvénient apparaît au moment des pluies, quand l'agriculteur ne peut pas accéder à son champ pour ramasser les légumes, les prix ont alors tendance à augmenter. Il estime qu'il faut adapter le système de marché à l'espace urbain pour avoir la possibilité de réguler le marché. Dans ce but, il faut intégrer les étapes du stockage, du froid et du conditionnement avant la distribution vers les grands centres urbains. M. Ferroukhi a rappelé les éléments de la politique de renouveau rural et les contrats de performance qui doivent concourir à renforcer la sécurité alimentaire. Il est possible, dit-il, de limiter la facture des importations alimentaires. L'objectif, ajoute-t-il, est d'obtenir des taux de croissance sur les cultures stratégiques pour arriver à avoir entre 60 et 70% de production nationale. Dans la filière lait, M. Ferroukhi rappelle le soutien accordé en aval, et l'objectif qui est d'élever le niveau de collecte du lait et d'améliorer sa distribution. A moyen terme, pour les céréales, il cite l'objectif de 50 millions de quintaux en 2014, ce qui permettra d'asseoir une capacité nationale dans cette culture. Quant au bilan de la campagne 2007-2008, il fait remarquer que la production de céréales a été plutôt faible. Mais l'année a été bonne, poursuit-il, pour la production d'olives, de dattes, pour le maraîchage, pour la pomme de terre et pour la tomate industrielle. La production animale a été stable durant la même campagne.