Le 39e Forum de Davos démarre mercredi dans les Alpes suisses dans une ambiance plombée par la crise économique, face à laquelle l'élite des affaires et de la politique internationale promet de plancher sur une «convalescence mondiale». Selon les organisateurs du Forum économique mondial (WEF) qui ambitionnent pendant cinq jours de «redessiner le monde de l'après-crise», l'édition 2009 s'annonce «historique» en raison de son nombre «record» de participants. Au total, quelque 2.500 décideurs mondiaux sont attendus dans la station de ski, dont une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement. La Russie et la Chine seront à l'honneur, à l'image de leur poids économique et politique grandissants. Pour sa première visite dans la petite station suisse, le Premier ministre russe Vladimir Poutine aura le privilège du discours inaugural tandis que son homologue chinois Wen Jiabao s'exprimera le même jour. La chancellière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Gordon Brown, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet doivent également faire le voyage pour participer au grand «brain storming» dont le patron-fondateur, Klaus Schwab, espère tirer des lignes directrices pour le prochain G20 sur la crise, début avril à Londres. La «refonte du système financier» devrait ainsi prendre une place de poids avec la présence d'un nombre important de banquiers centraux. Et ce malgré l'absence remarquée de nombre de représentants de grandes banques, premiers coupables et également premières victimes de la crise. Mais peu attendent de mea culpa ni de plan miracle de cette grand'messe du capitalisme, d'autant que la nouvelle administration américaine sera modestement représentée par une simple conseillère du président Barack Obama. Côté diplomatique, les organisateurs prévoient une rencontre sur le Caucase en présence des présidents azerbaïdjanais et arménien. Le conflit du Moyen-Orient, notamment la situation humanitaire à Gaza, est également à l'ordre du jour avec une intervention du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. En écho à la morosité ambiante, les fêtes traditionnelles du Forum ne devraient plus avoir le faste d'antant. Le chanteur irlandais Bono, militant de la lutte contre la pauvreté et habitué de Davos, ne se déplacera pas cette année.