Le rapport dresse un tableau noir : marchés toujours volatils, absence de liquidités, “augmentation du chômage, confiance des consommateurs et des entreprises à son plus bas jamais enregistré”. L'année 2009 devrait encore être très tourmentée sur le front économique mondial, selon une étude publiée hier par le Forum économique mondial (WEF) qui met en garde contre les politiques d'investissements “court terme” de certains pays cédant à la panique. “Les prévisions économiques pour 2009 sont sinistres pour la plupart des économies”, explique le Forum de Davos dans son rapport annuel sur les risques dans le monde. Il dresse un tableau éloquent : marchés toujours volatils, absence de liquidités, “augmentation du chômage, confiance des consommateurs et des entreprises à son plus bas jamais enregistré”. Cette situation risque de pousser les pays à des politiques d'investissement dangereuses à long terme, explique l'étude menée auprès d'une centaine de hauts responsables politiques, économiques et universitaires. “Les dépenses massives que les gouvernements ont prévues pour aider les institutions financières menacent des situations budgétaires déjà précaires de pays tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Italie, l'Espagne et l'Australie”, prévient-elle. “Il est dangereux (...) de ne pas remédier aux racines du problème ou de semer les graines de nouveaux (problèmes) dont l'impact ne sera pas immédiat, mais qui se fera durement sentir plus tard”, relève l'étude. L'étude craint également un ralentissement plus fort qu'attendu en Chine (une croissance de 6% ou même inférieure), confrontée à une baisse de ses exportations et très exposée à un affaiblissement du dollar. Son “atterrissage douloureux” pourrait encore aggraver la crise économique mondiale. Seule une “action globale” concertée sera à même de limiter les dégâts, conclut l'étude selon laquelle la crise financière de 2008 a révélé le manque de coordination des décideurs de la planète. “2009 offre une occasion de renforcer la gouvernance mondiale et de construire une volonté politique pour restaurer la stabilité financière”, argue-t-elle. Le rapport rédigé par le réassureur Swiss Re, la banque Citigroup, l'assureur Zurich Financial Services et la société de bourse américaine Marsh & McLennan doit servir de base aux discussions de la réunion annuelle du WEF, qui s'ouvre le 28 janvier dans la station suisse de Davos. L'édition 2009 du Forum économique mondial (WEF) de Davos suscite un intérêt et une participation sans précédent. La station grisonne accueillera du 28 janvier au 1er février plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que près de 2 500 leaders. Pour renforcer l'enjeu, son président et fondateur Klaus Schwab relève que l'édition 2009 est plus exceptionnelle encore que celle de 2002, tenue à New York, quelques mois après les attentats du 11 Septembre 2001. À ses yeux, “la crise fait penser à un immense carambolage sur l'autoroute de la mondialisation”. R. E.