Les travaux de l'Assemblée nationale sont venus à terme, hier, avec la tenue d'une journée parlementaire dédiée à la réconciliation nationale. Le président de l'Assemblée entouré des chefs des trois partis politiques membres de l'Alliance présidentielle ont, dans leurs interventions respectives, à l'ouverture de cette rencontre, soutenu la démarche présidentielle de restaurer la paix et témoigné des résultats probants enregistrés depuis la promulgation de la loi sur la réconciliation nationale et la mise en application de la charte pour la paix. 6 000 armes ont été déposées depuis, a affirmé le secrétaire général du FLN qui, dans son allocution, a considéré la question de «sensible» dans la mesure où elle éveille encore bien des sentiments et grâce à laquelle «le peuple est en mesure d'apprécier la paix à sa juste valeur». Abdelaziz Belkhadem a, tout au long de son intervention, plaidé pour le respect de cette valeur de paix grâce à laquelle l'Etat a pu recouvrer la stabilité de ses institutions, réitérant, à l'occasion, la position de son parti dont il dit «maintenir le choix politique dans le traitement de la question du terrorisme et reste attaché au principe d'œuvrer pour un «processus de réconciliation ouvert». Il se démarque de la sorte de son coéquipier dans l'Alliance en l'occurrence, Aboudjerra Soltani, qui, de son côté, avait plaidé pour la limitation de ce processus dans le temps, privilégiant le «parachèvement» de l'application de la loi portant réconciliation nationale et la «clôture» du dossier «définitivement». Selon l'optique du président du MSP, quatre conditions doivent y concourir. Il a demandé à ce que chaque candidat à la présidentielle introduise un chapitre, dans son programme électoral, dans lequel il apporte des propositions «pour promouvoir la réconciliation nationale». Il propose également au prochain président élu «d'user de l'article 47 de la charte» conférant au premier magistrat du pays les prérogatives de prendre des décisions nouvelles en cas de besoin et propose enfin la fixation de la date du 29 septembre 2010 comme date butoir pour le traitement définitif des dossiers en instances et «l'ouverture du champ politique à partir de 2012» ainsi que «la levée de l'Etat d'urgence». L'approche était loin d'être partagée par Belkhadem qui avait auparavant maintenu le traitement de la mise en œuvre de la charte sur le terrain comme un processus «ouvert» bien qu'il «existe des situations qui ne peuvent être révélées pour le moment et bien d'autres qui ne pourront jamais être dites», avait affirmé Belkhadem. La fin de non-recevoir a été par ailleurs signifiée à Soltani par le secrétaire général du RND qui, de son côté, a réitéré l'attachement inconditionnel de son parti à la mise en œuvre de la charte pour la paix, la considérant comme l'expression d'un « choix populaire et stratégique» à même de réconcilier toutes les composantes de la nation et restaurer «l'autorité de l'Etat». La stabilité du pays ainsi recouvrée «ne devrait pas constituer un fonds de commerce ni aucune autre enchère», a averti le secrétaire général du RND qui a estimé que la charte pour la paix ne «se mesure pas en termes de dossiers» mais en la capacité de l'Etat à instaurer une paix pérenne et « exige des sacrifices et une lutte contre ceux qui portent encore des armes». Ahmed Ouyahia, qui reste attaché à la lutte contre le terrorisme, soutient par ailleurs l'effort de persuasion en direction de ceux qui hésitent encore à rendre les armes. Il insistera particulièrement sur «la mobilisation» et l'engagement de tous pour réussir le pari de la paix, loin, a-t-il dit, «des calculs politiciens» car l'Algérie ne peut constituer, selon son optique, «un salon pour maffieux» mais une Algérie dont le peuple est source de sa démocratie. «Le défi » de cet Algérie qui était de par le passé «sauver le pays est, actuellement contenu dans l'effort de rassembler tous les algériens autour de l'Algérie», clôturant ainsi son intervention entamée par un hommage aux quatre parties qui ont eu le mérite de restaurer la paix et qui sont en premier les «victimes du terrorisme et les victimes du devoir national, les forces de sécurité qui ont pu préserver les fondements de la République, le courage politique du Président de la République et la mobilisation du peuple autour de cet effort. Par cette rencontre, les travaux de la session d'automne 2008 de l'Assemblée populaire nationale prendront fin, les députés reviendront samedi à l'hémicycle pour la cérémonie de clôture conformément à l'article 118 de la Constitution.