Le quotidien des habitants de la vallée du Mzab a été animé ces derniers jours par des actes de violence et d'affrontements entre deux communautés qui ont toujours vécu dans la sérénité, la fraternité et la solidarité. Des valeurs qui ont toujours prévalu dans cette majestueuse localité. Toutefois, ces derniers temps, ce qui a été construit par les aïeuls de ces communautés a été sujet à des tentatives de déstabilisation pour semer les grains de pourrissement au sein de la société locale. A qui profitent ces affrontements et cette montée en puissance de la violence à Ghardaïa, à un moment où l'Algérie s'apprête à entreprendre un virage important dans la consolidation de son édifice de développement ? A quoi riment toutes ces campagnes de désinformation qu'essayent d'entretenir certains partis par leurs déclarations incendiaires en essayant vainement de créer une zone de turbulences ? Il y a lieu de disséquer et d'analyser cette donne étrangère aux coutumes des habitants de Ghardaïa, pour discerner que ce qu'on a voulu enter à cette population n'est pas un aboutissement d'évènements qui se sont accumulés, mais bel et bien une tentative réelle de créer un bouleversement et une fracture sociaux aux effets irréversibles. Pour mettre un terme à un tel dérapage, des appels ont été lancés par les différents notables de la localité afin de s'unir et de démasquer les auteurs de ces actes qui s'inscrivent aux antipodes de la culture et de l'histoire de Ghardaïa. C'est dans ce cadre que le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, s'est rendu, avant-hier, à Ghardaïa pour s'enquérir des dispositifs de sécurité et des efforts déployés en vue de rétablir la quiétude, suite aux affrontements qui ont éclaté entre citoyens vendredi dernier à Berriane. Sur place, M. Ould Kablia a tenu une réunion de travail avec la commission locale de sécurité de la wilaya de Ghardaïa et a rencontré, ensuite, les notables de la région dans le but d'apaiser les esprits et de concourir à un retour au calme. Première mesure prise par le ministre délégué chargé des Collectivités locales, la mise en place d'une commission ad hoc chargée d'élaborer une feuille de route pour la réconciliation et la réinstauration de la quiétude dans la localité de Berriane. Un mécanisme qui saura, à coup sûr, extirper à jamais les germes de la violence au sein d'une société connue par sa tolérance, son hospitalité et son aversion à la violence. Aussi, dans sa déclaration, M. Ould Kablia a souligné que ces affrontements ne sont pas dus à une quelconque colère exprimée par les habitants vis-à-vis de l'administration locale, comme il ne s'agit nullement de manifestations provoquées par les vicissitudes de la vie. Preuve en est, suite aux inondations qui ont endeuillé Ghardaïa le 1er octobre dernier, les autorités locales ont mis en place différents dispositifs pour la prise en charge et l'indemnisation de tous les sinistrés. Il en est de même pour les commerçants et les industriels, touchés cette catastrophe naturelle, qui ont bénéficié d'un abattage fiscal et parafiscal. C'est dire que les autorités locales veillent et s'échinent à dégager les mesures nécessaires pour endiguer ce phénomène de violence cyclique qui s'est greffé dans cette région. Une démarche soutenue par les représentants des deux communautés qui ont, de tout temps, exhorté les leurs à rejeter toute forme de violence et à unir leurs efforts comme cela était depuis des siècles. D'ailleurs, c'est le constat établi par les responsables des conseils malekites et ibadites qui ont tenu à affirmer que ces événements, qui ont mis en conflit les citoyens des deux communautés (les Ibadites et les Malekites) dans la ville de Berriane, ne sont pas d'origine ethnique ou raciale, dans la mesure qu'elles partagent la même religion qu'est l'Islam. Dans ce sillage, selon ces responsables, ces actes de violence ont été provoqués par des personnes «non encore identifiés», qui ont pour objectif de semer le trouble entre les membres desdites communautés qui ont toujours vécu en paix et dans une parfaite entente. Des coutumes et des qualités séculaires que réussiront, sans aucun doute, à perpétuer les notables ibadites et malékites aux générations montantes.