Les citoyens manifestent de plus en plus leur mécontentement dans les bureaux de poste où il devient nécessaire et urgent de revoir les conditions d'accueil, qui provoquent chaque jour des désagréments aux usagers. Samedi dernier, des réactions de colère ont failli provoquer un énorme désordre et des détériorations de matériel. Heureusement, le pire a été évité grâce à l'intervention d'une assistance résignée et plus calme. Comment en effet convaincre un ancien travailleur prétendant constituer son dossier de retraite, que celui-ci n'a pas été retrouvé. Au mieux, il a été archivé et il faut revenir une semaine plus tard dans l'attente de faire des recherches. Comment surtout apaiser le titulaire d'un compte CCP auquel la poste refuse de lui remettre la maigre allocation de sa retraite attendue avec impatience tout le long du mois. Ces retraités, comme beaucoup de fonctionnaires, ne disposent plus de chèques du CCP, l'administration des postes et des télécommunications connaissant une inadmissible rupture. Il est inutile de chercher à comprendre comment cette administration a atteint le niveau qui est actuellement le sien, mais il faut seulement se demander si la réglementation ne prévoit pas des solutions de rechange pour ne pas laisser les nombreux clients concernés dans cet insupportable désarroi. Evidemment, la réglementation n'est pour rien puisqu'il est prévu le payement par des chèques de poste qui sont normalement disponibles dans toutes les agences. Malheureusement, ce n'est pas l'avis des receveurs qui affichent quelques fois des comportements regrettables et une arrogance insultante. Beaucoup de gens se dirigent vers la Grande poste, mais c'est dans cette institution que sont enregistrés les dysfonctionnements les plus condamnables. A toute demande d'assistance il est invariablement répondu que pour accéder à un payement par chèque de bureau, il faudrait que la signature du client soit scannée et apparaisse sur l'écran des ordinateurs. Or, si cette opération n'est pas possible, en quoi les citoyens, privés de leurs droits élémentaires, sont-ils responsables ? Il semble que les décideurs de la poste redoutent les trafics de signature et de documents administratifs avec lesquels des comptes bancaires semblent avoir été pillés. Donc tous les titulaires de comptes postaux, ayant leurs pièces d'identité en main, et connus par le personnel d'une agence auprès de laquelle ils ont ouvert leur compte CCP, sont supposés être des trafiquants de documents, à la limite, des escrocs. Même si personne ne peut se risquer à exiger un minimum de correction, il faudrait que certaines pendules soient remises à l'heure. Personne ne peut accepter que son salaire mensuel soit l'otage de cette conception ou, pire encore, de la défaillance de l'administration qui est incapable de doter sa clientèle en carnet de chèques postaux. La situation n'a que trop duré et il y a un énorme risque de provoquer des réactions qui ne sont pas les bienvenues pour la stabilité sociale.