Dans le cadre de la célébration du bicentenaire de la naissance de l'Emir Abdelkader, la fondation de l'Emir Abdelkader d'Aïn Témouchent a organisé, hier, une journée nationale de la mémoire (Youm Eddakira) sous le slogan de l'Emir Abdelkader à Si Abdelkader) à laquelle ont assisté d'important cadres de la nation. Quatre communications étaient dispensées par des professeurs sur la gouvernance, les mémoires et vérités, l'héritage politique et le jour de la guerre de l'Emir. Le dernier thème était très sensible, puisque le conférencier, le Pr Chenini Habib, a exposé des faits de la résistance de l'Emir Abdelkader depuis la moubayaâ jusqu'à son départ vers la Syrie. Après quinze années de guerre avec la puissante armée française, l'Emir était contraint à arrêter les combats après avoir demandé vainement l'aide du Sultan du Maroc, Moulay Abderrahmane. Alors, depuis le Maroc, après avoir consulté ses compagnons dont son calife Hadj Mustapha Bentouhami, l'Emir préféra quitter l'Algérie pour la Syrie en compagnie des membres de sa famille et de 88 amis. S'agissait-il d'une capitulation ? s'interrogea le conférencier en mettant l'accent sur les conditions formulées au gouverneur général français en Algérie ? Le conférencier s' appuya sur les écrits de Boualem Bessayeh et d'Etienne Brunot, ainsi que les témoignages du compagnon de l'Emir, Ben Touhami, pour synthétiser que l'Emir a été vaincu tout en triomphant, car il a arrêté la guerre sous quatre conditions écrites et acceptées illico presto par le gouverneur français. Dans son intervention, le Dr Chamyl a démontré que les colonisateurs ont opté pour la terre brûlée. Il a également mis l'accent sur la politique ségrégationniste du penseur Toc Quville qui a échoué à plusieurs reprises. A la fin de cette journée, il a été recommandé de faire un film sur l'Emir Abdelkader, de veiller à la protection de la langue populaire et de prévoir des conférences dans les établissements scolaires.