Le jardin archéologique de Guelma est riche de vestiges qui témoignent, dans cette région de l'Eest du pays, de la présence de l'homme dès la préhistoire et du passage de nombreuses civilisations, romaine en particulier. De création récente, ce véritable musée à ciel ouvert, implanté dans le centre-ville constitue, aux yeux de nombreux habitants de l'antique Calama, une salutaire «bouffée d'air pur» dans une environnement bétonné à outrance. Le jardin-musée vise, selon des responsables de l'ffice local du tourisme, à protéger ce patrimoine historique de la dégradation, voire de la déperdition, sachant que les collections qu'il abrite depuis le début de l'année 2000 étaient conservées dans un ancien square devenu inapproprié. Des statues de divinités, des inscriptions, des piédestaux, des éléments d'architecture, des chapiteaux et autres monuments funéraires peuvent être découverts et admirés tout le long des allées de ce jardin archéologique, soigneusement entretenu. Deux textes épigraphiques qui rappellent les nombreuses trouvailles en matière d'inscriptions libyques dans la région de Guelma, y sont également mis en valeur, suscitant la curiosité du visiteur, vite frappé par l'abondance de l'épigraphie latine, à travers plusieurs échantillons, telle l'épitaphe en marbre de 24 lignes, reconnaissable grâce à la guirlande de fleurs qui la surmonte en forme de deux boucles collées rappelant un grand «w» arrondi. La première ligne qui commence par les trois premières lettres des textes funéraires païens, «DMS», représente, en fait, une inscription en vers qui provient de M'daourouch, une ville de savoir et d'études dont les ruines ont fourni beaucoup d'épigraphies de style métrique. Ce monument est dédié par deux frères, Aemilius Aquilinus et Barbarus, à leur père Aemilius Flavianus et à leur mère Julia Setina. Les autres épitaphes proviennent de Thibilis (Sellaoua Announa) dont l'une comporte onze lignes consacrées à un hommage à deux divinités abstraites. Le jardin archéologique de Guelma, fréquentée à longueur d'année par des nationaux et des étrangers, est riche également en statues parmi lesquelles celle de la déesse Fortune, récupérée à M'daourouch et reconnaissable à sa taille imposante (203 cm). Associé à plus de 500 sites et monuments historiques éparpillés à travers le territoire de la wilaya, à un artisanat local original et à une quinzaine de stations et de sources thermales, ce jardin archéologique peut être mis à contribution pour insuffler une dynamique hautement profitable à l'économie locale, voire nationale, soutient-on à l'Office du tourisme. Compte tenu de sa richesse et de sa diversité, le patrimoine historique et archéologique de la wilaya de Guelma est de nature à exercer un attrait sur les visiteurs, chercheurs en archéologie et touristes étrangers intéressés et soucieux de connaître davantage l'Histoire des civilisations anciennes, note-t-on de même source. Outre cet espace archéologique, la wilaya de Guelma compte d'autres sites et monuments historiques représentés principalement par le théâtre romain de 4 500 places, la piscine romaine de Hammam Bradaa (Héliopolis), les vestiges antiques de Thibilis (Sellaoua Anounna) et les dolmens et grottes funéraires de Roknia.