Les parents d'élèves de l'école primaire «Mohand Ameur», sise à la cité «Les castors» du chef-lieu de wilaya se sont étonnés de voir leurs enfants sortir de l'établissement, «à l'heure des braves», un sandwich contenu dans une vulgaire bourse en plastique tenu timidement à la main. Les pauvres gamins ne savaient pas s'il fallait y mordre à pleines dents ou cacher «ce précieux butin de la cantine» du regard de mômes avides qui n'avaient pas eu, ce jour-là, la chance d'en bénéficier. «C'est à tour de rôle que nous récupérons «le repas du midi», témoignera une élève. «La cantine a changé de look et de vertu» déplore un parent en se remémorant les services d'antan «où le repas se prenait obligatoirement à table afin que l'enfant apprenne les rudiments du service et la civilité y afférente», dira t-il. «Je n'ose pas penser à la cantine Jonnart et feu Boualem qui nous gavait de fayots chauds et qui menaçait gentiment les demandeurs de rabiot», poursuit-il, et de se demander «pourquoi servir un sanwich froid en plein février rigoureux et glacial». Il s'attardera longtemps sur les mômes hésitants puis s'en va dépité, lançant pour lui-même «les temps ont changé, qu'en est-il de l'éducation ?»