Dans un meeting populaire qu'il a animé dans un palais de la culture archicomble, le postulant a sa propre succession a d'emblée évoqué les grandes lignes de la feuille de route qui lui permettra de concrétiser son ambition d'ailleurs au risque de surprendre son assistance fort nombreuse. Bouteflika dira ne pas avoir de programme précis pour cette élection, le suspense dure quelques secondes avant qu'il n'enchaîne : «Mon programme est celui de la continuité…» «Si ce que je vous ai apporté durant dix ans vous arrange alors maintenez-le. Dans le cas contraire, cette élection sera l'opportunité ou jamais de changer». Rappelant le bilan de sa décennie à la tête de l'Etat, le candidat énumère bon nombre de réalisations qu'il a eu à accomplir durant ses deux mandats. «Nous avons trouvé des projets en souffrance depuis des années et grâce à Dieu nous avons pu les achever ; nous avons hérité d'une situation socio-économique alarmante et nous avons pu sortir la tête de l'eau. Nous étions les malaimés sur le plan international et là encore nous avons réussi à redonner à l'Algérie la place qui lui sied.» En plus des chapitres cités, le plus grand des défis qu'il a eu à relever est sans aucun doute celui «du retour à la paix et à la stabilité». «Quand j'ai pris les rênes, les Algériens rentraient chez eux à la mi-journée et se barricadaient pour se prémunir contre d'éventuels attentats terroriste. Ce temps est loin derrière nous maintenant», lance-t-il en rappelant les vertus de la politique de réconciliation nationale qu'il avait soumise à un référendum populaire. Bouteflika a de nouveau exhorté les Algériens à faire la paix entre eux. «On m'avait reproché d'avoir décidé d'une réconciliation en lieu et place des concernés eux-mêmes (…) C'est archi-faux, cette démarche était impossible sans la coopération de tout un chacun…». Pour le prochain quinquennat le candidat s'est engagé à la construction d'un million de logements, la création de trois millions d'emplois et de soutenir la relance économique en y consacrant l'enveloppe colossale de 150 milliards de dollars. Le candidat avance la disponibilité de suffisamment de ressources pour le programme quinquennal et le problème de la dette extérieur est réglé car, précisera-t-il, qui paie ses dettes s'enrichit. Comme on dit, c'est l'occasion pour les citoyens de mettre la main dans la main et de s'élever au dessus des individualismes pour édifier un pays digne et prospère. C'est l'instant saisi pour appeler les Algériens à une forte participation au scrutin du 9 avril. «Votez pour ou contre, votez même à bulletin nul», a-t-il conclu.