L'année 2009 sera probablement la cinquième la plus chaude jamais enregistrée, et la première décennie du XXIe siècle celle où les températures ont été les plus élevées depuis le début de ces mesures, annonce l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Lors d'une conférence en marge du sommet climatique de Copenhague, le secrétaire général de l'OMM, le Français Michel Jarraud, a souligné plusieurs exemples de températures extrêmes cette année. L'Australie a ainsi subi sa troisième année la plus chaude depuis 1850, «avec trois vagues de chaleur exceptionnelles». «La Chine a connu sa pire sécheresse en cinquante ans, qui a touché des millions de personnes, la faible mousson en Inde a également causé de graves sécheresses et le Kenya a dû faire face à de fortes pénuries alimentaires pour la même raison», a-t-il énuméré. Michel Jarraud a également évoqué une inondation au Burkina Faso d'une ampleur jamais vue en 90 ans. De plus, 2009 est la troisième année où les glaces arctiques ont le plus fondu en été après 2007 et 2008. Une partie des données de l'OMM proviennent du centre Hadley du bureau météorologique britannique. Selon Vicky Pope, responsable sur les changements climatiques au centre Hadley, 2009 sera effectivement la cinquième année la plus chaude jamais enregistrée. «Ce qui s'est globalement passé, c'est que nous sommes entrés dans un phénomène El Nino», a-t-elle ajouté. Ce processus météorologique provoque un réchauffement de l'océan Pacifique Est qui peut avoir de fortes répercussions dans le reste du monde. Un phénomène El Nino de grande ampleur a eu lieu en 1998, année la plus chaude jamais enregistrée. «Ce n'est qu'une question d'années avant que le record soit à nouveau battu. Le climat est de plus en plus chaud et la tendance au réchauffement s'accélère», a déclaré Michel Jarraud à Reuters. «La variabilité des données fait qu'il est difficile de prévoir (quand le record sera battu), mais dès qu'il y aura un fort El Nino, les températures seront plus élevées que jamais.» Le météorologue a rejeté toute polémique concernant la publication d'e-mails de chercheurs de l'Université britannique d'East Anglia.