Elle reste méconnue, tant du point de vue de la biométrie, de la bio écologie que des structures d'élevage chez nous. L'élevage de cette abeille contribue à la valorisation des ressources mellifères spécifiques aux écosystèmes oasiens et sahariens caractérisés par une faible productivité énergétique. L'abeille saharienne «Apis Mellifica Sahariensis» est, en effet, une race qui peuple les ruches des zones sahariennes. Son aire de répartition s'étend sur l'ensemble du Sud-Ouest algérien, plus particulièrement dans les monts des Ksour jusqu'à Aïn Sefra, Mougrar, Sfissifa Béchar, Djebel Antar, Djebel Bouarid, Djebel Grouz, Moughel, Daria l'Hamar et Beni-Ounif. L'abeille saharienne dite aussi «abeille sahariensis» est caractérisée par une taille de dimension moyenne. Abeille très douce. sa robe est d'un jaune rouge, semblable à celle de l'abeille d'Asie Mineure ; les premiers anneaux sont jaune rouge, très larges et bordés d'un trait noir, le troisième très étroit, les deux derniers noirs, garnis de poils jaunes. La langue, est plus longue que chez sa cousine la tellienne. Elle mesure en moyenne 7,7 mm et atteint jusqu'à 8,2 mm. Cette morphologie expliquerait la puissance et l'intensité que l'on prête à cette abeille et faisant d'elle une excellente butineuse. Aujourd'hui, ces populations d'abeilles présentent des caractères encore inexploités et inconnus. Les conserver comme un héritage naturel et culturel est une logique apparaissant comme une assurance pour l'avenir. Toutefois, cette nécessité de l'heure fait face aux nombreuses agressions, notamment aux insecticides massivement utilisés plus particulièrement dans le cadre de la lutte antiacridienne. Ces produits chimiques ne manqueront pas d'affecter négativement la dynamique de ces populations apicoles. Aujourd'hui, rares sont les apiculteurs ou les associations d'apiculteurs sensibilisés aux préoccupations de la conservation de cette race quand on sait que ce patrimoine ne peut ni être remplacé, ni reconstitué, car étant le produit d'un processus de sélection naturel millénaire. Ce potentiel apicole constitue alors un patrimoine génétique irremplaçable comme composant essentiel de la biodiversité des écosystèmes arides. Son exploitation généralisée peut s'avérer comme une assurance pour le complément de revenus aux agriculteurs du Sud du pays, puis un vecteur essentiel pour le développement de l'agriculture saharienne. Cette abeille bien adaptée présente de réelles qualités mellifères et des marges de productivités appréciables face à la rudesse du milieu physique où elle vit depuis des millénaires.