Une densité record, forte de ces 250 000 âmes, deux nouvelles villes et un essor jusque-là insoupçonnable. Elle se singularise par son lot infernal de problèmes. A l'origine, une localité agricole et rurale. Aujourd'hui elle fait face au statut de ville qu'elle assume mal. Etat des routes L'état du réseau urbain demeure l'indicateur crucial des carences de cette agglomération. On retiendra que la situation des routes communales est chaotique. Des tronçons de route ont été systématiquement « fermés » à la circulation par les habitants sous le regard indifférent de l'APC qui «boude» ses responsabilités. Cela fait six mois que la route des « 500 » logements est complètement fermée aux usagers. Les habitants se plaignent de la poussière. Il va de même pour le tronçon de route reliant le stade communal au secteur sanitaire. Celui-ci a été décapé et abandonné. A l'entrée de la nouvelle gare routière, des nids- de-poule. Et à quelques encablures du marché hebdomadaire un tronçon en bitume est complètement défoncé freinant le passage des automobilistes. Et j'en passe, car les exemples sont nombreux. Et la déroute des voies publiques semble un fait anodin au regard des autres problèmes. Cadre de vie La dégradation du cadre de vie à travers tout le territoire de la commune est une évidence. L'ancienne ville, les deux nouvelles villes Massinissa et Ali Mendjeli, ainsi que les agglomérations secondaires, pour ne citer que Salah Derradji et El-Hannabti, sont autant d'exemples au regard des insuffisances en matière de gestion administrative. Le lot des problèmes est important. Il va de même pour les cités dont les noms se prêtent aux numéros de cellules. Ces cités/cellules : 500, 400, 312, 250, 1200 et 1013, à forte densité humaine sont livrées à elles-mêmes. Des conditions défavorables rythment le lot quotidien des citoyens. On notera que rien n'a été fait pour rompre avec le poids du béton. Absence d'espaces verts, le manque d'infrastructures d'accompagnement et les trottoirs défoncés. Mais le hic est certainement la prolifération de moustiques et autres bestiaux, en plein hiver, jusque-là événement circonscris à l'été. Au chapitre des égouts et de l'évacuation des eaux pluviales à chaque tombée de pluie, les défaillances techniques et logistiques sont mises à nu. La population locale est prise au dépourvu. Elle est l'otage de crues en plein centre-ville, elle assiste passivement aux ruissellements abondants et boueux des eaux pluviales qui offrent un spectacle «jurassique». Le rythme des reboisements est quasi inexistant, si la commune de Khroub a connu un essor considérable au plan humain. Les arbres et la végétation connaissent une forte régression. Quant à l'acte culturel, il est le grand absent du lexique communal. Aucune manifestation, aucune activité même pas une tentative, et pourtant la commune abrite 20 000 cadres supérieurs, universitaires de haut rang mais également elle dissimule sur son territoire des infrastructures spécifiques pour ne citer que le centre culturel M'hamed-El Yazid. Mais le comble serait le conseil culturel de la municipalité disposant d'un local et d'un budget annuel conséquent, il est le grand muet de la culture et n'ouvre que très rarement ses portes à la population. Le patrimoine communal A quelques dizaines de mètres du chef-lieu de l'APC, Dar el Khaznadji, l'ancien palais de justice, la salle communale de cinéma, les bureaux destinés au mouvement associatif sont quelques exemples du gâchis communal. La clé sous le paillasson pour certains espaces et l'abandon pur et simple pour d'autres. La municipalité pratique ainsi la politique de la terre brûlée. Il convient de signaler que les quelques espaces publics sont délaissés et mal entretenus. La place publique des 1 600 logements est envahie par le brouhaha du commerce informel obstruant tout passage. La rue pitonne Tandja est également le carrefour d'une anarchie criante. Le marché des 1600 Logements, l'un des principaux hauts lieux du shopping, demeure l'exemple même de la désertion communale de ses responsabilités. Le commerce informel s'impose avec arrogance. Danse avec les ordures Sur un autre front, la gestion du marché hebdomadaire laisse à désirer, s'il convient de signaler que l'APC engrange des rentrées conséquentes. La situation du souk n'a pas évolué d'un iota. Mais le plus grave serait la montagne permanente de détritus et d'ordures offrant un spectacle de désolation. Le parterre est boueux et caillouteux. S'aventurer en hiver s'avère un véritable périple. On signalera que les amas de détritus sont nombreux. Aux quatre points cardinaux de la commune, les décharges sauvages ont décuplé (souk hebdo, quartiers, ville Massinissa, Ali Mendjeli). Si Mulhouse (France) dans le cadre du jumelage honore ses engagements d'être toujours derrière les déchets solides du Khroub, l'APC ne fourni aucun effort dans ce sens. Et pour cause, à quelques mètres du centre communautaire et du bureau d'hygiène, une poubelle permanente vient témoigner de la fuite en avant communale. L'on se demande qui des trois entités doit disparaître ? ! Le syndrome de la hogra L'échantillon le plus frappant est sans nul doute le complexe des microentreprises Chibani Bachir. Le spectacle est affreux. La bâtisse qui regroupe 68 locaux est insalubre, infecte et sans lendemain. Situé à proximité du oued Boumerzoug, dans une zone à haut risque, notamment en raison de la présence de lignes de haute tension. D'autre part, les crues de l'oued ne sont pas prévisibles. On notera que ledit complexe a été complètement inondé lors de l'hiver 1995. L'eau est arrivée à un métré de hauteur. Et les jeunes bénéficiaires ont payé une lourde facture. A l'intérieur de l'immeuble, des odeurs nauséabondes et le égouts déversés dans le hall sont les indicateurs d'une gestion communale. Pratiquement des 68 locaux attribués, seule une vingtaine de jeunes chômeurs persiste et ne désarme pas. Les autres, lassées de cet environnement hostile et austère, ont tourné le dos à ce complexe. Aucune norme de sécurité n'est respectée. Un jeune promoteur d'une agence de location de voiture nous dira : «Je n'ai pas pu résister, recevoir dans un tel endroit des Japonais et des étrangers, c'est ternir l'image de mon pays. Pas de femme de ménage, pas de gardiennage, le jour. Heureusement que dans le cadre du programme FNA du président Bouteflika, le centre s'est doté d'agents de sécurité de nuit.» Et pour mieux enfoncer le mal, l'APC poursuit les jeunes du complexe en justice. A la commune du Khroub, seuls comptent les sous, valoriser l'homme et accompagner ces Algériens à part entière pour sortir de la crise semble une notion encore lointaine. Le sentiment d'injustice et de hogra est très perceptible. Et sur les inepties de l'APC de Khroub on y reviendra plus tard.