Seulement 41 camions de matériaux de construction ont été autorisés par les autorités israéliennes à entrer dans le territoire depuis janvier 2009, affirme un communiqué des ONG, qui explique que les maisons, écoles, hôpitaux et réseaux d'assainissement ne peuvent être reconstruits». D'après les ONG, il faudrait en effet des milliers de camions de matériaux pour pouvoir «réparer les dommages causés aux maisons, aux infrastructures civiles, aux services publics, aux fermes et aux entreprises». Le rapport «souligne qu'il est interdit à la population civile, ainsi qu'aux Nations unies et aux ONG, d'importer des matériaux comme le ciment ou le verre, mis à part dans un très petit nombre de cas», ajoute le communiqué. Le blocus a également conduit à de fréquentes coupures d'électricité, de gaz et d'eau, «avec des conséquences désastreuses sur la vie quotidienne et la santé publique», déplorent les ONG. Sans compter les restrictions d'approvisionnement en gaz industriel, qui privent «90 % des Ghazaouis de courant pendant quatre à huit heures par jour». De fait, «le blocus, qui avait commencé en juin 2007 après que le Hamas a pris le contrôle de la bande de Ghaza, a fortement aggravé la pauvreté, contribuant à rendre 80 % de la population dépendante de l'aide», estiment ces organisations humanitaires. «Les entreprises et les fermes ont été contraintes de fermer et de renvoyer leurs ouvriers». «La quasi-interdiction qui pèse sur les exportations a frappé les agriculteurs de plein fouet, et leur situation s'est détériorée avec la guerre qui a dévasté 17 % des terres arables, serres et systèmes d'irrigation», soulignent les auteurs du rapport. «En outre, 30 % des terres arables ont été interdites d'accès et estampillées «zone tampon» par les militaires israéliens depuis la fin de l'offensive». Les ONG appellent notamment l'Union européenne «à entreprendre une action concertée immédiate pour obtenir la levée du blocus de Ghaza avant la fin de la présidence espagnole en 2010». «Non seulement Israël, en imposant le blocus, a puni tous les habitants de Ghaza pour les agissements de quelques-uns, mais en outre les grandes puissances ont également abandonné, et même trahi, les Ghazaouis», estime Nicolas Vercken d'Oxfam France Agir ici, cité dans le communiqué. «Le Hamas et les autres groupes palestiniens armés, doivent aussi maintenir leur actuelle cessation des hostilités de facto, stopper de façon permanente les tirs de roquettes indiscriminés vers Israël depuis Ghaza», ajoute-t-il. «Et toutes les factions palestiniennes doivent par ailleurs intensifier le dialogue en vue de la réconciliation vers un gouvernement palestinien réunifié» capable de répondre aux besoins des civils.