, Si le séisme de mai 2003 est loin, ses conséquences sociales sont bien là. Pour s'en assurer, il n y a qu'à se rappeler les différentes protestations des citoyens des sites chalets. Qu'il pleuve ou qu'il fasse chaud, la vie dans un chalet est loin de ressembler à une sinécure. Dernièrement, beaucoup de familles ont fait cas de l'envahissement des eaux et des rats, de l'humidité et des maladies respiratoires, des factures faramineuses de la consommation d'eau et de celles des médicaments, de l'exiguïté des lieux pour des familles nombreuses et des fiches dites «éclatées» sans parler des conditions environnementales catastrophiques et des dépassements dans «le business des chalets». Bref, l'urgence d'une prise en charge de ces problèmes s'apparente à dégoupiller «une bombe à retardement». L'Association des citoyens des sites chalets s'attèle à trouver des solutions en ce sens afin de se hisser en qualité de source de propositions et non seulement de revendications. Son président, Yacoub Boukrit, est passé de la phase de recensement des sinistrés et des chalets, de leurs problèmes à celle de la réflexion aux meilleurs moyens de leur prise en charge. C'est ainsi que des démarches auprès des responsables de la wilaya à leur tête le wali de Boumerdès, Merad Brahim qui a exprimé sa disponibilité à travailler avec la société civile à travers ses représentants, il a été convenu de dégager des solutions radicales à même de résorber une grande partie des chalets en procédant au relogement des citoyens. Lors d'une rencontre informelle entre le premier responsable de la wilaya et M. Boukrit, de l'Association des sites chalets, il a été dégagé une stratégie de relogement des sinistrés. Cette dernière, encore à peaufiner, propose quatre types de solutions selon la nature du problème.Des sinistrés avérés cas sociaux seront pris en charge dans le cadre du logement social après la certification par une enquête pointilleuse à leur éligibilité à ce titre. Un deuxième groupe se verra destinataire de la solution du logement LSP avec une aide de l'Etat au niveau de l'assiette foncière, des études et de la somme de 70 millions avec au bout un acte de propriété. La troisième tranche de citoyens, elle, sera regroupée dans le cadre du logement rural au niveau de sa circonscription d'origine avec la nouveauté qu'elle sera prise en charge collectivement et non individuellement. On espère que le gouvernement permettra une dérogation en ce sens. Enfin, une dernière catégorie assez spécifique nécessite un approfondissement de la réflexion. Rappelons que 14 600 chalets sont disséminés à travers la wilaya. Parmi les problèmes de dépassements enregistrés, celui des doubles décisions est le plus crucial. A titre d'exemple, au niveau du chef-lieu de wilaya, 575 cas ont été décelés. De plus, des citoyens peu scrupuleux ont revendu le logement nouvellement acquis et ont regagné le chalet qu'ils occupaient. D'autres comme les 16 familles de Baghlia qui viennent d'être bénéficiaires de logements dans le cadre du recasement des derniers sinistrés «rouge», ont refusé de libérer le chalet prétextant être des familles nombreuses pour avoir «le beurre et l'argent du beurre». Mais l'exemple le plus édifiant vient de la cité des 1200 logements à Boumerdès-même où les sinistrés avaient opté pour la reconstruction de leurs logements sur le même site où le séisme avait frappé. Ayant bénéficié de l'aide de l'Etat pour l'achèvement des logements livrés en carcasse par Cosider en sus d'une autre aide financière de 100 millions de centimes, ces citoyens prétendent, à tort ou à raison, être dans l'incapacité d'achever la reconstruction de leur appartement malgré la capacité de contracter un prêt bancaire. Ce sont là autant d'écueils auxquels devront faire face les responsables avant de parvenir à l'éradication totale des sites chalets et enfin récupérer des terres pour des projets dont la wilaya a tant besoin.