«Comme je l'ai dit lors du week-end , certaines personnes de nos services de renseignement savaient que (le suspect) Umar Farouk Abdulmutallab était allé au Yémen et avait rejoint des extrémistes là-bas», a rappelé Obama. «Mais il apparaît maintenant que nos services de renseignement étaient au courant d'autres signaux indiquant qu'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique voulait attaquer non seulement des cibles américaines au Yémen, mais aux Etats-Unis mêmes». «Et nous avons des renseignements sur le fait que ce groupe travaillait avec quelqu'un dont nous savons maintenant qu'il s'agissait, en fait, de la personne impliquée dans l'attaque de Noël», a encore dit le locataire de la Maison-Blanche. «En résumé, le gouvernement américain avait suffisamment d'informations pour déjouer ce complot et peut-être empêcher l'attaque du jour de Noël, mais nos services de renseignement n'ont pas réussi à assembler les pièces, ce qui aurait mis le suspect sur la liste des personnes interdites de vol», a expliqué le Président. En clair, le système de sécurité a, selon Obama, échoué «d'une manière potentiellement désastreuse» par manque d'analyse des éléments disponibles. Le président américain s'est par ailleurs de nouveau engagé, mardi, à fermer la prison de Guantanamo , malgré des retards induits par la décision de suspendre le transfèrement de détenus yéménites vers Le Président des Etats-Unis a réclamé, mardi soir, des réformes immédiates pour corriger les erreurs du renseignement américain, après l'attaque manquée du 25 décembre contre le vol 253 de Northwest. Aucune mesure phare annoncée, mais un message ferme et sans ambiguïté. Dans une allocution télévisée d'à peine plus de cinq minutes, Barack Obama a tapé du poing sur la table mardi soir après les défaillances des services de renseignement américains qui n'ont pas su anticiper l'attentat manqué contre un avion le 25 décembre à Detroit. Le Président des Etats-Unis a affirmé que le renseignement américain avait raté d'autres «signaux» sur la préparation de l'attaque manquée contre le vol 253 de Northwest, et a réclamé des réformes immédiates pour corriger ces erreurs. Les Etats-Unis révoquent «plusieurs visas» Peu avant son intervention, Barack Obama avait réuni pendant deux heures les responsables du renseignement américain dans une salle ultra-sécurisée de la Maison-Blanche pour faire le point de l'enquête sur l'attentat manqué. Au Yémen, où Al-Qaïda a revendiqué cette tentative d'attaque, l'ambassade américaine à Sanâa a rouvert après deux jours, et Washington a salué l'action des autorités qui ont tué ou arrêté depuis dimanche plusieurs membres présumés du réseau d'Oussama Ben Laden. Plus de huit ans après les attaques du 11 Septembre et malgré des milliards de dollars investis dans le renseignement et la sécurité, Umar Farouk Abdulmutallab, un Nigérian de 23 ans, avait réussi à monter avec des explosifs à bord d'un avion transportant 290 personnes entre Amsterdam et Detroit le jour de Noël. Depuis la tentative d'attentat, les Etats-Unis ont révoqué «plusieurs visas (...) à la suite d'informations liées à des affaires de terrorisme», a déclaré pour sa part, mardi, le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. Grièvement brûlé et arrêté après sa tentative, le suspect a fourni des informations «utiles et exploitables» aux policiers du FBI qui l'interrogent. De son côté, le parquet néerlandais a estimé que le suspect était déjà en possession des explosifs avant d'arriver à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol par lequel il a transité, ce qui signifierait qu'il a réussi à franchir les contrôles de sécurité d'au moins deux aéroports avec sa bombe artisanale.