Dans le but d'évaluer ses activités 2004-2009 et d'ouvrir une concertation avec le mouvement associatif sur la nouvelle stratégie pour le prochain quinquennat 2010-2015, le Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Nada a organisé hier son 3e forum ayant réuni les associations, les personnes ressources et ses partenaires au niveau du centre culturel Azzedine-Medjoubi à Alger. «La rencontre d'aujourd'hui représente une étape importante pour nous, entre associations. On doit évaluer un parcours de cinq années d'exercice dans le domaine de la protection des droits de l'enfant. On pourra promouvoir les acquis, discuter les faiblesses des cinq années précédentes et y remédier mais négocier aussi les projets des prochaines cinq années, piloter davantage de projets avec les associations au niveau local. A cet effet, on a fait appel à la matière grise de notre pays, à savoir sociologues, psychologues, juristes car on a besoin de travailler professionnellement et c'est avec leur aide, leur accompagnement et leur soutien que nous pourrons être sûrs d'aller dans la bonne direction. On réussira par la suite à procéder au changement et améliorer la situation des droits de l'enfant», nous a déclaré Abderrahmane Arrar, président du réseau Nada. Justement, quelle est la situation de l'enfance en Algérie ? Notre interlocuteur attestera que l'on est dans une phase transitoire. «On est à une intersection ! Je suis plus au moins optimiste car les indicateurs d'amélioration de la situation existent bien sur le terrain surtout en matière de protection. Remédier à toutes les faiblesses y afférentes, juridiques soient-elles ou sociales à commencer par la protection est l'élément de base de la Convention internationale des droits de l'enfant pour renforcer la stabilité de l'enfant et de ses droits. Toutefois, l'enfance algérienne a besoin aujourd'hui de mobiliser toutes les forces telles que celles des spécialistes et des médias afin d'offrir un environnement sain à nos enfants», expliquera A.Arrar en soulignant qu'après la mise en service du numéro vert 3033 au profit de l'enfance maltraitée, le nombre d'appels reçus représente un indicateur très fort d'un cumul de détresse installée dans la société algérienne. «Ceci étant dit, l'écoute, l'orientation, l'accompagnement, les solutions alternatives, la médiation et la solidarité représentent le meilleur traitement à la détresse chez l'enfant et sa famille», ajoutera le président de Nada. Pour Nouredine Benbraham, commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA): «Les réseaux aujourd'hui en Algérie sont de plus en plus actifs. Les besoins de l'enfant algérien évoluent constamment et ceci nous oblige à nous unir en tant que société civile car la balle est dans notre camp. Il faudra multiplier nos efforts pour rendre plus paisible le quotidien de l'enfant algérien», dira t-il en marge de sa participation au 3e forum de Nada. Du côté des magistrats, Me Fatma-Zohra Benbraham soulignera qu'il reste beaucoup à faire en matière de législation pour garantir la défense des droits de l'enfant. «Le droit algérien n'est malheureusement pas encore adapté avec les clauses de la Convention internationale des droits de l'enfant. Le législateur algérien a introduit, à titre d'exemple, le test d'ADN pour affilier un enfant mais son application demeure facultative puisque le texte est clair : «le juge peut avoir recours au test ADN». Le jour où le juge sera obligé d'ordonner un test d'ADN pour affilier un enfant né sous X, on pourra espérer de passer à défendre d'autres droits de l'enfant», suggère l'avocate.