Le rédacteur n'a pas précisé si l'attaque pirate a été déjouée ou non. Mais, Microsoft a fait savoir de son côté, dans une alerte récente, qu'une faille dans la sécurité de son navigateur Web Internet Explorer a joué un rôle non négligeable dans ces attaques qui ont aussi ciblé au moins une vingtaine d'autres compagnies Internet en Chine. La réaction du gouvernement chinois ne s'est pas faite attendre, sans citer nommément Google, Jiang Wu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a rappelé que le gouvernement chinois était disposé à accueillir les sociétés étrangères prêtes à se mettre en conformité avec les lois du pays. Elle a également affirmé que Pékin interdisait le piratage des courriers électroniques. Il faut rappeler que Google s'était installé en Chine, en janvier 2006, pour donner plus d'information et d'ouverture aux 384 millions d'internautes chinois. Pour cela, il avait accepté de trier les résultats de recherche des internautes selon les critères imposés par Pékin, s'exposant aux critiques des défenseurs des libertés. Mais, la compagnie qui n'a pas expressément accusé le gouvernement chinois d'être à l'origine de cette attaque, semble s'orienter vers une levée de censure des résultats de recherche. Ce changement de politique vis-à-vis de la Chine ne semble pas remettre en cause les énormes efforts de la Chine en matière de développement économique, mais dénonce les restrictions de la liberté d'expression qui se sont renforcées ces derniers mois. Même le Président américain n'a pas échappé à la censure sur le Web lors de sa visite d'Etat en chine. Le premier «bug» de google en Chine remonte au mois de novembre dernier, l'entité s'est faite taper sur les doigts pour avoir accepté rapidement de louer ses espaces de liens sponsorisés à des sites de médecine chinoise non autorisés. Il s'est fait publiquement dénoncé par la télévision centrale chinoise d'avoir laissé de faux médecin arnaquer de vrais patients en ligne. En Chine, Google ne détient que 30 % du marché de la recherche sur Internet au troisième trimestre 2009. Il est dépassé par Baidu son concurrent local. Selon le New York Times, Google compterait, aujourd'hui, environ 700 travailleurs en Chine, pour un chiffre d'affaires de 300 millions de dollars. Comme d'autres entreprises l'ont expérimenté avant, il faut, pour faire du business en Chine, accepter de coopérer avec les autorités et les entreprises locales. Il serait, donc, étonnant que le gouvernement chinois soit impressionné par cette nouvelle politique de Google. Pour beaucoup d'analystes, il est fort probable que Pékin voie cela comme une excuse du moteur de recherches pour sortir d'un marché où il est à la peine, et ne bloque tout simplement l'accès à Google.cn comme il l'a fait pour Google.com. Dans le marché de la recherche sur Internet, comme dans la plupart des domaines d'activité économique, la Chine est un marché clef pour tout acteur prétendant à jouer ou à continuer à jouer un rôle de premier plan dans son secteur, au vu de sa croissance rapide et de sa population massive. La population d'internautes en Chine, qui était déjà la plus importante au monde, s'est accrue de près de 30% en 2009, atteignant les 384 millions. Cet incroyable accroissement est, cependant, inférieur à celui de l'année précédente : en 2008, l'augmentation de la population chinoise d'internautes était de 41 % sur une population de plus d'1,3 milliard de personnes, selon le Centre d'information chinois sur le réseau Internet, organisme contrôlé par l'Etat. Le nombre de Chinois surfant sur le Net via téléphone portable a augmenté lui de 106 %, à 233 millions de personnes, grâce au lancement des services de téléphonie de troisième génération. Environ 8 %des utilisateurs du Net surfent exclusivement par leur téléphone. Si le gouvernement chinois pousse à l'utilisation d'Internet pour les affaires et l'éducation, il pratique la censure de tous les sites considérés comme subversifs, ou bien pornographiques.