Des chercheurs de l'Institut Pasteur ont affirmé que le BCG, vaccin contre la tuberculose, une fois revu et corrigé, c'est-à-dire tué, desséché et lyophilisé, pourrait devenir un traitement efficace de l'asthme et de certaines maladies inflammatoires chroniques. Ce traitement, dénommé «BCG EFD», devrait bientôt faire l'objet d'essais cliniques chez l'homme, d'après les chercheurs dont les travaux paraissent dans la dernière livraison du bimensuel américain spécialisé The Journal of Immunology. «Plusieurs études épidémiologiques, notamment au Japon, ont montré que allergies et asthme sont moins fréquents chez les enfants vaccinés par le BCG», a indiqué le Pr Gilles Marchal du laboratoire d'immunothérapie de Pasteur. Selon des expériences de laboratoire, son administration protège les souris contre des «allergènes» (produits allergisants). «Mais le BCG normal, fait de bactéries vivantes quoique de virulence atténuée, ne peut être utilisé de façon répétée pour traiter des maladies inflammatoires de type allergique ou autres comme celles de l'intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) qui nécessitent des corticoïdes voire des immunosuppresseurs», remarque le Dr Marchal. Son équipe a, donc, mis au point un BCG «tué», après lyophilisation ou «déshydratation intense». Ce BCG modifié (BCG «EFD» : extended freeze-drying), testé sur l'animal, permet de répéter les injections contrairement au BCG traditionnel, sans effets secondaires marqués. Les animaux traités ne développent pas d'asthme. L'administration du BCG modifié prévient l'hyperréactivité bronchique et réduit l'inflammation pulmonaire, contrairement au BCG classique. Ses effets anti-inflammatoires sont dus à la production de cellules immunitaires régulatrices (des lymphocytes T régulateurs) et de substances anti-inflammatoires, appelées cytokines. n