, Pour prévenir les risques d'accidents de la circulation qui désormais sont un fléau avec 68 accidents/jour, 10 morts et 120 blessées, la gendarmerie implique son état-major pour aller à l'écoute de la société civile et à la sensibilisation tous azimuts. Jeudi dernier, au siège du groupement de la wilaya de Béjaïa, deux officiers supérieur de l'état-major étaient au rendez-vous avec la presse pour évaluer le bilan des accidents de la circulation au titre des cinq années écoulées. Mais aussi d'écouter les suggestions et questions relatives à ce fléau, et perspectives à entreprendre pour réduire les accidents. Le lieutenant-colonel Bellouti et le colonel Abderrahmane Ayoub, chargé de la communication, ont animé donc cette conférence de presse qui du reste a constitué l'actualité locale. Un bilan toujours macabre Même si le parc routier s'élevant à 112 030 km est couvert à plus de 80%, que les barrages sont fréquents et quasi quotidiens, le bilan reste des plus macabres. Une fatalité au quotidien avec 24 715 accidents, faisant 3 829 morts auxquels s'ajoutent 43 782 blessés dont 3 500 seront handicapés à vie. Et les chiffres sont sur une courbe ascendante puisque autant pour les accidents, que les morts et les blessés, ces derniers ne connaissent pas de régression depuis 2005. Cinq années durant lesquelles le nombre d'accidents n'a pas reculé. Les accidents surviennent en majorité durant la période estivale, et dont les causes humaines représentent 80% du total. Les orateurs mettront en exergue tous les moyens mis en place pour faire reculer ces chiffres «imposants», à travers la multiplication de barrages, les différentes campagnes de sensibilisation, même dans les écoles, les radars… Il évoqueront également l'état des routes, celui du parc automobile, mais tous les éléments concourant à la survenance des accidents. Un diagnostic bien établi Nous savons tout, ou presque, sur la survenance des accidents, où, quand et comment il se produisent, l'âge des victimes, la nature des véhicules, les horaires, et les journées… tout est contenu dans le rapport. Mais que faire ? Toute la question est là, même le débat fructueux qui s'en est suivi n'a pu apporter des solutions pour parvenir à l'objectif tant recherché de zéro accident. L'implication de la société Un impératif face à l'absence criante d'une stratégie pour y mettre terme à ce fléau, c'est toute la société qui doit être impliquée. Il ne s'agit pas de verbaliser, de retirer des permis et de mettre en fourrière des véhicules mais tout simplement d'éduquer pour prévenir les risques. C'est donc dans cette optique et dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation qui a d'ailleurs été lancée jeudi à Béjaïa que la Gendarmerie nationale s'inscrit. Nous n'allons pas verbaliser mais sensibiliser, dira le colonel Abderrahmane Ayoub. Il n'en demeure pas moins qu'avec des lois plus rigoureuses, des retraits de permis à vie et des emprisonnements, les conséquences de ce fléau pourrait être amoindries, surtout lorsqu'on sait que la majorité des accidents sont commis par une minorité de chauffeurs. De plus, il est temps de sévir, et fort, surtout lorsqu'il y a mort d'homme en milieu urbain.