En augmentant les dépenses de marketing et en baissant les prix, le groupe anglo-néerlandais a enregistré une hausse de ses ventes en volumes pour un troisième trimestre consécutif sur la période octobre-décembre 2009, tandis que le recul des cours des matières premières soutenait ses marges. L'action Unilever cédait cependant 2,5 % en milieu de matinée à la Bourse de Londres, les résultats faisant apparaître une faiblesse persistante en Europe Occidentale, des baisses de prix qui pourraient être plus importantes qu'attendu et un risque de faiblesse en termes d'innovation. «Paul Polman travaille dur pour combler le manque de compétitivité d'Unilever (...). Ce qui manque, c'est toujours une amélioration du flux d'innovation», commente Graham Jones, de la maison de courtage Panmure Gordon. Le marché anticipait une croissance organique limitée à 1,4 % sur les trois derniers mois de l'année. Sur l'ensemble de 2009, la croissance organique a été de 3,5 % contre 3,4 % attendu. Mais le détail des résultats montre une poursuite de la baisse des ventes annuelles et des volumes en Europe de l'Ouest, conséquence, notamment, d'un climat économique peu porteur dans le sud du continent. De plus, la faiblesse de la livre sterling et la hausse des dépenses commerciales ont pesé sur les marges. Priorité aux volumes «Nous allons continuer de nous concentrer sur la croissance des volumes comme principal moteur de la création de valeur à long terme, tout en assurant une amélioration régulière et durable d'une année sur l'autre des marges d'exploitation ainsi qu'un cash-flow solide», a déclaré Paul Polman dans le communiqué de résultats. La croissance des volumes à données comparables a été de 2,3 %, en 2009, mais elle a atteint 5 % au quatrième trimestre, la baisse des cours de matières premières comme les huiles comestibles et le thé ayant favorisé les baisses de prix. Paul Polman, intronisé à la tête du groupe au début 2009 après avoir travaillé pour des concurrents comme Procter & Gamble et Nestlé, a rapidement affiché sa volonté de relancer les volumes alors que le groupe avait compté, en 2008, sur les hausses de prix pour faire croître son chiffre d'affaires. Pour 2010, il anticipe un maintien des pressions sur la consommation et une intensification de la concurrence mais juge qu'Unilever est, aujourd'hui, plus rapide et plus réactif. Le bénéfice par action courant ressort à 1,33 euro pour 2009, dépassant de quatre centimes le consensus Thomson Reuters I/B/E/S. Le groupe propose un dividende de 0,1950 euro par action Unilever NV et de 17,04 pence par titre Unilever Plc au titre du quatrième trimestre. En Bourse, la valeur a surperformé de 8,% l'indice FTSE 100 londonien, en 2009, mais il évolue depuis le 1er janvier en ligne avec le FTSE comme avec le DJ Stoxx de l'alimentation et des boissons.