Organisée par l'association des amis de la Rampe Louni-Arezki en collaboration avec l' Office de Riadh El-Feth et l'Office national d'exploitation et de destion des biens culturels protégés, cette rencontre s'est voulue avant tout simpliste et humble à la fois, à l'image du défunt artiste. Ainsi, pour la première commémoration du 55e anniversaire de la mort de cheikh Hadj M'Rizek, les organisateurs ont tablé sur un programme des plus riches. Un recueillement a eu lieu dans la matinée sur la tombe du défunt avec le dépôt d'une gerbe de fleurs. Dans l'aprés-midi, aprèune minute de silence dédiée à la mémoire du défunt, une communication thématique avec une projection d'une synthèse iconographique collectée par l'association auprès des proches de cheikh M'Rizek a été suivi avec un grand intérêt par le public. Cette rétrospective de la vie par l'image de l'artiste a été commentée par l'auteur et le musicologue Abdelkader Bendamèche. Un récital poétique intitulé Cheikh M'Rizek a été déclamé. Le volet animation a été des plus intéressants. En effet, un récital de chants châabi du répertoire M'Rizekien a été interprété en sa mémoire dans une symbolique de reconnaissance, de gratuite et de perpétuation de son œuvre par la relève des jeunes lauréats «1er prix» des festivals de la chanson châabie (année 2006-2009). Cette rencontre conviviale s'est clôturée en apothéose avec le chanteur châabi Abdelkader Chercham, lequel a gratifié l'assistance de célèbres titres châabis. Originaire d'Azzeffoun, il est né en 1912 à La Casbah d'Alger au quartier de Bir Djebbah. Il a eu le privlilège de fréquenter l'école jusqu'au certificat d'études qu'il a obtenu haut la main. Il fut l'un des plus fidèles supporters du MCA, dont le local était au Nadi Tarqi, local partagé aussi par l'association El-Mossilia. Très jeune, Arezki s'intéresse à la musique. Son demi-frère Mohamed K'hioudji, lui enseigne des chansons qu'il interprétait volontiers entre amis. Il était très apprécié par son public et particulièrement dans le M'Zab où il animait beaucoup de soirées. En 1928, Mrizek adhère à la société andalouse au sein de laquelle il évolue aux côtés de Cheikh Ahmed Chitane. A partir de 1929, il anime la plupart des fêtes familiales de la Casbah. Ses interprétations du hawzi étaient très appréciées à Blida et à Cherchell. Il a enregistré ses premiers disques à Paris chez Gramophone (78 T) en 1938, entre autres: Ya taha el amine, Yal qadi, EI bla fi el-kholta. Mrizek fera partie d'un groupe de chaâbi, l'Union artistique populaire, sous la direction de Mohamed Bouzerar et qui était composé de Settouf, Rachid Nouni, Tass, Semmad, Hadj Benchoubane, au mandole et responsable de théâtre de Bouzerar et d'Ali Métidji, chef d'orchestre. Il effectue son pèlerinage en 1937, une année après Mohamed El-Anka et El-Hadj Menouar. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il quitte la vieille maison familiale de la Casbah pour le nouveau quartier européen du boulevard Pitolet à Bologhine. En 195l, il se produit à la salle lbn Khaldoun avec Lili Boniche. Il était un dandy, comme on disait à cette époque, gentleman et distingué. Le 20 mai 1952, Mrizek participe à un grand gala organisé, au profit de la famille du cheikh Khelifa Belkacem décédé, le 4 novembre 1951. Au cours de la même année, il enregistre chez Pacifique son grand succès : El Mouloudia (78 t ). Les paroles de ses chansons lui étaient écrites par cheikh Noureddine ainsi que Arassi noussik du poète Dris El-Alami et Qahoua ou lateye (Le café et le thé) où la rivalité thé/café a donné lieu à de fameuses poésies écrites par le poète Thami El-Medeghri. Il meurt le 12 février 1955 à Alger, à l'âge de 43 ans, des suites d'une longue et pénible maladie.