Une première, vu le grand nombre de représentants permanents d'Etats au Conseil venus des quatre coins du monde et de toutes tendances politiques. A ce propos, M. Medelci, ministre des Affaires étrangères, a émis le vœu de voir la tenue des réunions officielles du Conseil des droits de l'Homme dans l'hémisphère sud. M. Medelci, dans son allocution d'ouverture, a mis en exergue la nécessité d'œuvrer à«la promotion de l'indépendance et de l'objectivité des mécanismes spéciaux du Conseil». Cela en plaidant pour le renforcement du rôle du président du CDH et de son bureau ainsi que celui du Haut commissariat au droits de l'Homme sur fond de la réforme de l'ONU. Et de souligner à l'adresse des ambassadeurs et de représentants permanents des différents pays au sein du conseil à Genève : «œuvrez au perfectionnement de ce précieux et incontournable outil qu'est le conseil». S'agissant de la tenue à Alger de la réunion informelle sur le CDH relevant de l'ONU, M. Medelci indiquera que «notre initiative souligne notre volonté de revendiquer pour les pays en développement la qualité de partie prenante de plein droit dans la problématique des droits de l'Homme». Et de préciser sans équivoque que les droits de l'Homme «ne sauraient être des concepts forgés par un centre émetteur exclusif et universel pour être imposés à une périphérie simple et passive consommatrice de valeurs et normes qui puisent, pourtant, leur force et leur pertinence dans la diversité de nos civilisations». Inscrivant la réunion d'Alger «sous le signe d'un partenariat ouvert, multiforme, convivial et fécond au service exclusif des droits de l'Homme partout dans le monde et ce, à travers des échanges porteurs de passerelles de confluences et d'esprit». S'agissant des résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies relatives à la création du Conseil des droits de l'Homme, l'objectif a été atteint grâce à un consensus. Cela du fait des contours portés sur le traitement de la question des droits de l'Homme dans une région à une autre, au sein de la communauté internationale et l'approche de membres permanents du Conseil de sécurité sur cette question, selon leurs accointances avec une région ou une autre, répondant à une politique de deux poids deux mesures. Pour le chef de la diplomatie algérienne, le consensus aboutissant à la mise en place du CDH de l'ONU a rendu possible des imperfections et des incohérences dans le fonctionnement des mécanismes de ce conseil. Affirmant que cela est loin d'être le fruit «d'une quelconque erreur ou omission des concepteurs de l'architecture» mais «le résultat des compromis politiques». Et d'indiquer, dans ce sens, que «vouloir les corriger pourrait remettre en cause ce consensus». Ce qui semble être un souci à prendre en compte par les membres de l'Assemblée générale en vue d'y remédier en pesant sur la réforme de l'ONU qui, depuis sa création au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, devait introduire d'autres équilibrages survenus après l'émergence d'autres acteurs sur la scène internationale. Cela est d'autant plus à l'ordre du jour qu'il s'agit de questions de droits de l'Homme, devenus une préoccupation majeure pour leur promotion par l'ensemble de la communauté internationale et non pas une préoccupation exclusive de certains. Affirmant que «la situation de la moitié des Etats membres de l'ONU en matière des droits de l'homme a été passée en revue avec succès», M. Medelci estime que «l'effet d'émulation et la promotion des meilleurs pratiques en la matière commencent à faire sentir leurs effets sur le terrain à travers le monde». La réunion informelle sur la révision des méthodes de travail et de fonctionnement du Conseil des droits de l'Homme, qu'abrite Alger durant deux jours, sera l'occasion pour les participants de cerner les voies à même de perfectionner le travail de ce Conseil. Cela en vue de le prémunir des interférences politiques, reflets des rapports existants au sein du Conseil de sécurité de l'ONU et dont la prise en compte de la question des droits de l'Homme est loin de traduire les textes de la déclaration universelle des Droits de l'Homme. Karima Bennour Lire sur Internet