Charef dispose de lycées et les filles ne seront plus contraintes d'abandonner leurs études à la quatrième année moyenne. Celles qui ne réussissent pas ont une nouvelle chance celle de suivre des cours de formation professionnelle. Les fameux cent locaux commerciaux ont tous été livrés certains ont déjà ouverts leurs portes et d'autre attendent leurs futurs bénéficiaires. A Charef, on n'oublie pas le fait que leur ville soit ignorée par les livres d'histoire et que le cour en question soit toujours écrit de la même manière «leilet el Istiqlal fi keriat chine» la nuit de l'indépendance au village ch.… C'est comme ça qu'est écrit le titre de la leçon d'histoire sur les livres de 3° année moyenne ou seule la lettre initiale. Charef était une ville paisible, vide la journée parce que les habitants partent à Djelfa pour travailler ou cacher leurs têtes dans les cafés et ne reviennent que le soir pour y dormir. Le seul moment où la mosquée fait le plein c'est lors de la prière du vendredi. Les commerces ne sont pas florissants beaucoup d'entre eux ont baissé rideau pour difficulté de recouvrement des créances accordées aux voisins et aux autres membres de la famille qui eux aussi ne peuvent plus payer et rembourser les crédits accordés. Les plus fûtés ont trouvé l'astuce qui consiste à créer un commerce en bonne et due forme et ensuite pour ne plus subir les agents des impôts et autres sang-sue ; ils déclarent la cessation d'activité. Mais dans la réalité, ils continuent de travailler en usant des photocopies des documents légaux, légalisés bien entendu, jusqu'au jour de la faillite. Dernièrement, sept des enfants de la région originaires de la ville avaient créé un groupe terroriste et ont été vite repérés et abattus lors d'un ratissage dans la région de Benyagoub. L'Etat voulant reprendre en main la situation a commencé par des opérations de contrôle des situations administratives et légales. Au demeurant, ce qui est normal, action qui doit non seulement aboutir mais soutenue par les citoyens. Afin d'éviter la non-application des lois par les commerçants, les brigades de gendarmerie se permutent dans les limites territoriales. Pour Charef et une autre commune de la même daïra, il y a eu permutation. Les uns intervenant dans la commune des autres les darkis n'avaient plus une connaissance devant soit. Donc la réglementation devenait obligatoire pour tout le monde. Lors d'un contrôle d'identité et de pièces administratives d'un véhicule, le propriétaire connu de tout le monde n'avait pas sur lui les pièces demandées. Les gendarmes tiennent le véhicule comme gage et lui demandent de ramener les papiers de chez lui. Sauf que un groupe de jeunes qui étaient adossés au mur et qui avaient suivi l'action se sont pris aux gendarmes et caillassé leur véhicule. Le pare-brise est parti en éclats. D'autres se joignent au groupe de mutins sans demander d'explication et se mettent de la partie. Des darkis sont blessés légèrement. Dieu merci, nous dira un citoyen, les gendarmes ont su maîtriser leurs nerfs et ont agi avec sang-froid, ils n'ont même pas tiré des coups de sommation. La compagnie d'intervention rapide se joint aux seuls gendarmes pris en étau par des jeunes qui n'ont pas encore fait le deuil de leurs parents abattus à Benyagoub. La soirée fut très longue pour les mamans dont les enfants ont dressé des barricades avec des pneus incendiés sur toutes les rues et accès. Le lendemain, c'est-à-dire le samedi, c'est la reprise des hostilités entre les mutins et la gendarmerie nationale. Certains jeunes la veille solidaires avec leurs voisins se retirent d'autre ne savent pas pourquoi ils y sont et enfin les remontrances des parents affaiblissent le mouvement. Le chef de daïra agissant avec les notables de la ville est arrivé à créer un dialogue et tout le monde s'est rendu compte que cette action est à mettre sur le dos de l'insouciance de la jeunesse. Avec la promesse faite par les notables de la ville, les onze personnes arrêtées lors des affrontements ont été relâchées. Dès qu'il y a un dialogue qui est engagé, tous les problèmes trouvent leurs solutions.