, Environ 8% du parc national d'habitat est constitué de constructions précaires sous formes de bidonvilles, constructions hors normes et d'anciennes demeures en ruine. En somme, ce sont plus de 554 000 habitations précaires recensées en 2007 par le département de Noureddine Moussa. Selon Makhlouf Naït Saâda, inspecteur général chargé du programme d'éradication de l'habitat précaire au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, il s'agit de 92 000 bidonvilles, 280 000 habitations en dur mais sans respect de certaines normes de sécurité (antisismique et anti-glissement de terrain) ainsi que 180 000 anciennes demeures sous forme de ksour ou casbah. Intervenant hier au forum d'El-Moudhjahid, le spécialiste a indiqué que ce parc important d'habitat précaire se situe à 60% dans les agglomérations urbaines et à 40% en monde rural. Il dira que dans le cadre de la lutte contre ce phénomène, plus de 70 000 bâtisses ont été éradiquées durant les années 2000. «Cela ne veut pas dire que ces baraques n'ont pas été remplacées par d'autres car il n'est pas facile de contrôler ce phénomène qui se développe de jour comme de nuit et un peu partout» commente le conférencier. M. Naït Saâda indique, à propos du programme actuel de 340 000 logements sociaux destiné à la résorption de cet habitat précaire, qu'une partie a été livrée alors que le reste est en cours de réalisation ou de lancement. Tout pour la préservation du patrimoine Pour ce qui est de l'habitat précaire mais qui représente un patrimoine historique et culturel, le représentant du ministère a estimé qu'il est inconcevable de «le raser au bulldozer», cachet et identité obligent. Cela bien que des milliers d'habitations soient tombées en ruine après quelques averses à l'exemple de ce qui s'est passé à Ghardaïa, Adrar et certaines villes du Sahara et des Hauts-Plateaux. Pour faire face aux pertes humaines et degats matériels tout en préservant le patrimoine, un dispositif adapté est en train de se mettre en place pour aider à la réhabilitation. Pour cette dernière, fait savoir M. Naït Saâda, la démarche sera obligatoire pour les habitants des ksour, casbah et villages de montagnes. Le dispositif consiste, également, dans l'implication d'architectes-experts pour, entre autres, étudier chaque bâtisse, évaluer le degré de précarité et suggérer des matériaux de construction adéquats. «Il sera question de préconiser des techniques appropriées afin d'augmenter la durabilité de la construction en préservant son cachet architectural» a affirmé le conférencier. Par ailleurs, les participants à la table ronde sur l'éradication de l'habitat précaire se sont mis d'accord sur la nécessité de revoir le problème à la base et l'attaquer en profondeur. En effet, Abdelhamid Boudaoued, architecte et M. Khaldoun, spécialiste en aménagement urbain ont indiqué que le fléau est considéré comme étant un sérieux point noir pour l'image du pays. Ils affirment qu'il est important de soigner sérieusement la situation socioéconomique des citoyens notamment ceux habitant les régions pauvres afin de leur assurer une stabilité et empêcher l'exode rural. Les conférenciers ont, par ailleurs, suggéré de sanctionner sérieusement les récidivistes des bidonvilles (ayant déjà bénéficié de logements) et initier des actions efficaces contre «le point noir à éliminer avant 2014» comme l'avait instruit le président de la République.