Les pouvoirs publics ont mis en place un programme national d'éradication de l'habitat précaire. En effet, M. Naït Saâda Makhlouf, directeur de l'Architecture et de l'Urbanisme, a affirmé, lors d'une conférence organisée, hier, au centre de presse d'El Moudjahid, que ce programme constituait une des priorités du gouvernement en matière de lutte contre les inégalités sociales. M. Naït Saâda a cité des exemples sur les habitations précaires et leur situation, comme il a souligné que la notion ou le concept de l'habitat précaire est propre à chaque pays et chaque région que ce soit dans le pays développés ou sous développés, car il est défini comme étant bidonville ou plus encore, sans vouloir exagérer, des habitations sordides. Effectivement, après avoir effectué une opération de recensement en 2007, qui a duré prés de 6 mois et à partir des études de cas, il a souligné qu'il y avait trois types d'habitat précaire en Algérie. En effet, il a été enregistré plus de 50 000 habitations dans les bidonvilles toutes habitations confondues, 290 000 constructions faites de tôles et de briques et 180.000 habitations faites à base de terre. Ces dernières sont plus appropriées pour les régions du Sud, notamment Adrar, Tamanrasset, Tindouf. Ce sont des habitations qu'il faut vraiment traiter, a insisté M. Naït Saâda. En ce qui concerne les pays développés, M. Naït Saâda considère que la notion de l'habitat précaire est liée à l'état sanitaire de la région et au confort climatique. En effet, l'habitat précaire en Pologne représente 5.6% de ses constructions, en France elle est de 5.5%, en Bretagne 5%, au Canada ainsi qu'aux Etats-Unis 5.8%. Par contre, en Egypte elle est de 39%, au Maroc et en Libye 32% et en Mauritanie 42%. Cependant, en ce qui concerne les constructions anciennes qui sont considérées comme étant précaires, M. Naït Saâda a appelé à mettre un dispositif pour aider à réhabiliter ces constructions et les traiter avec professionnalisme et ce, afin de réduire les apports énergétiques, cela va se faire obligatoirement avec les architectes. Ces derniers, en collaboration avec les représentants du secteur public, vont préconiser des techniques afin de préserver les aspects culturels, traditionnels et urbanistiques de ces constructions, en tenant toutefois compte des conditions climatiques car la population les considèrent comme étant l'âme de l'Algérie et que leur richesse doit être préservée pour les générations futures. Par ailleurs, il a précisé les raisons qui ont contribué à l'apparition et à la régénération de ces habitations précaires et a identifié des facteurs comme structurants pour le phénomène d'habitat précaire, qui sont la création de l'emploi et les conditions de vie. Cependant, il appelle à la redynamisation des zones, plus précisément, les zones montagneuses, car 25% de la population vivent dans les Hauts-Plateaux. Pour sa part, M. Lakhdar Khaldoun, ingénieur consultant spécialiste en aménagement urbain et industriel, a insisté sur la priorité de satisfaire les bourses moyennes. En effet, les moyens financiers ne permettent guère d'acheter une maison ou un appartement, même de payer un loyer. Alors, ils décident de loger dans des habitations précaires qu'ils fabriquent à base de matériaux périssables dans des chefs-lieux de wilaya, et ce, afin de subvenir à leurs besoins en matière de subsistance, d'éducation et de santé. Il a notamment précisé que c'était un problème ancien et qu'il s'est accentué après l'indépendance. Pour finir, les participants ont qualifié ce phénomène de problématique nationale et non sectorielle.