Le GIEC serait «périm», selon des spécialistes qui lui reprochent des erreurs comme celle d'avoir hâtivement estimé que 55 % du territoire des Pays-Bas se trouvait sous le niveau de la mer. Le GIEC s'est défendu en précisant qu'il s'agit en fait des terres «risquant d'être inondées» et a rejeté la responsabilité de l'erreur sur l'Agence néerlandaise d'évaluation environnementale, un organisme gouvernemental considéré comme une source scientifique digne de confiance. Ce chiffre figurait dans une phrase du quatrième rapport du groupe d'experts, publié en 2007. Le GIEC avait reconnu sa «une regrettable erreur». Autre «regrettable erreur» contenue dans ce même rapport de 2007 : les glaciers de l'Himalaya reculent plus vite que les autres glaciers du monde et pourraient disparaître d'ici 2035, voire avant, au lieu de 2350, soit trois siècles de différence. Le président du GIEC, l'Indien Rajendra Pachauri avait alors admis que cette erreur avait entaché la crédibilité du groupe d‘experts onusien. Or, c'est dans ce rapport 2007, un document de plus de 3 000 pages puisant ses sources dans une dizaine de milliers de publications scientifiques, que le GIEC a établi qu'il était à 90 % certain que le réchauffement climatique observé au cours des cinquante dernières années était imputable à l'activité humaine. Ce rapport avait valu au GIEC le prix Nobel de la Paix. A cela, il faut ajouter la diffusion de plusieurs courriels polémiques échangés entre scientifiques du GIEC qui a relancé le scepticisme sur la thèse de l'origine humaine du réchauffement climatique. Des e-mails piratés de l'unité de recherche sur le climat de l'université East Angélina (Royaume-Uni) dont les travaux font autorité ont déclenché quelques semaines avant la conférence de Copenhague une affaire désignée sous le nom de «climatgate». Des scientifiques ont appelé à revoir les procédures du GIEC. Une commission scientifique indépendante est chargée d'examiner les travaux et le fonctionnement du GIEC, a annoncé l'ONU. Elle sera composée de hautes sommités scientifiques qui rédigeront un rapport sur le fonctionnement du GIEC pour août. Créé il y a plus de 20 ans, par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le GIEC est une organisation intergouvernementale ouverte à tous les pays membres de l'ONU. Formé d'experts, le GIEC a pour mission d'évaluer en toute impartialité les informations d'ordre scientifique, techniques, socio-économiques pour analyser et comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d'origine humaine. Il publie, tous les 6 ou 7 ans, un rapport qui sert de référence dans les négociations internationales sur le changement climatique. Le prochain rapport du GIEC, le cinquième, est attendu pour 2014.