Lors d'une rencontre avec la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, le ministre a affirmé, hier, que 92% des enseignants ont rejoint leurs postes et que le retard causé par la grève sera rattrapé par un ensemble de mesures : déduction d'une semaine des vacances de printemps ou la dispense des cours tous les samedis durant un mois. «Cette question sera tranchée en coordination avec les parents d'élèves et les directeurs des établissements scolaires», a indiqué Benbouzid en rassurant les élèves et leurs parents que les sujets d'examens ne porteront que sur les cours effectivement dispensés. Par ailleurs, les deux syndicats, maintenant leur mouvement de débrayage plus longtemps que prévu, auraient enfin renoncé à la grève et appelé à la reprise des cours. Même si la décision n'a pas été prononcée au même temps par les deux syndicats, en décalage d'une journée l'un de l'autre, ils devaient procéder à l'action avant l'expiration définitive du délai accordé par la tutelle. «Il sera adressé à tout enseignant qui n'aura pas regagné son poste de travail, demain dimanche, une mise en demeure renouvelable dans les 48 heures s'il ne s'y conforme pas, après quoi il sera procédé à sa révocation et à l'annulation de ses années d'expérience dans la Fonction publique», avait averti publiquement le ministre, avant-hier, à travers la presse nationale et la télévision et ce, à la fin de sa réunion avec les directeur de wilaya sur l'application des sanctions à l'égard des grévistes. Le même jour, l'Unpef a tenu sa réunion nationale et décidé de suspendre la protestation et reprendre les cours dimanche. «Nous avons décidé de nous soumettre au jugement rendu lundi par la chambre administrative du tribunal d'Alger, ordonnant la reprise immédiate des cours», a annoncé Messaoud Amraoui, chargé de communication de l'Unpef, à l'issue de la réunion de son conseil national tenue samedi à Alger. Aujourd'hui, c'est au tour du Cnapest de passer à l'action en tenant normalement à Alger sa réunion et de décider une reprise ou non pour demain, dernier délai accordé par Benbouzid. L'Unpef et le Cnapest avait entamé, rappelle-t-on, une grève illimitée le 24 février dernier, pour exiger du ministère de l'Education une révision du régime indemnitaire alors que les autres syndicats ont suspendu leur grève au lendemain des nouvelles augmentations communiquées par le département de Boubakeur Benbouzid. En effet, quelques établissements où la grève a été maintenue jusqu'à hier, n'ont pas ouvert leurs portes, attendant pour cela le mot d'ordre du Cnapest. Ce dernier aura donc à se prononcer avant l'expiration du délai imparti, alors que quelques grévistes ont justifié leur refus de regagner leurs postes par la dénonciation de «la pression exercée par la tutelle» et ce, sous le slogan de «pas de reprise sous menace». En somme, la situation semble mieux maîtrisée au niveau des établissements d'enseignement primaire et moyen, mais elle est peu rassurante pour le cycle secondaire où la crise peut perdurer. Le Cnes-USTHB soutient les grévistes Par ailleurs, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a exprimé, hier, sa solidarité avec les enseignants grévistes de l'éducation nationale. «Le conseil syndical élargi dénonce et condamne fermement cette menace d'un autre âge et exprime sa solidarité agissante et son soutien aux enseignants, aux médecins de la santé publique et aux travailleurs dans leur lutte,» indique le Cnes-USTHB dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Et d'estimer que «seule l'ouverture de véritables négociations avec les syndicats est à même de trouver une issue préservant l'intérêt de tous». La formation syndicale a pointé d'un doigt accusateur le ministre de l'Education nationale concernant la crise que vit le secteur. «Après un discours lénifiant du ministre de l'Education nationale dans un premier temps, une vaine tentative de dresser l'opinion publique contre le personnel de l'éducation en grève par la publication d'augmentations mensongères de salaires, le recours à l'instrumentalisation de la justice contre le droit de grève, le conseil syndical élargi a pris connaissance des menaces du gouvernement par la radiation de la Fonction publique des enseignants et des syndicalistes en grève. Ces menaces, outre qu'elles outrepassent les prérogatives du ministre, dénotent un sentiment de panique et de désarroi chez ceux qui l'expriment. Elles ne peuvent en aucun cas rassurer les élèves et leurs parents», lit-on dans le communiqué du Cnes.