Funeste monde généré et entretenu par un système complètement périmé mais qui perdure pour la sauvegarde de privilèges de certaines puissantes notabilités et personnalités des malversations et trafics et leurs alliés, directs et indirects, opérant à l'insu de la législation de l'Etat à chaque fois que baisse la vigilance, amassant ainsi des intérêts illicites colossaux tels que ceux dérivant de l'alimentation régulière des marchés parallèles et informels à large échelle, la contrebande transfrontières, le trafic de drogue et la vente d'armes prohibées... Ces activités clandestines étant le plus souvent menées au grand jour par ces parasites profiteurs car généralement munis de documents falsifiés (cas de l'épisode du fameux document D15 aux frontières terrestres et autres aux niveaux des ports et des aéroports durant la période du parti unique et bien au-delà…), agissant et sévissant impunément grâce à leurs puissants appuis et concours d'alliés prédateurs, infiltrés au niveau des diverses institutions nationales et ailleurs, à l'extérieur : à ce jour, combien d'affairistes douteux impliqués dans de graves affaires d'atteinte à l'économie du pays, en général, se sont-ils retrouvés subitement lavés de tout soupçon tandis que l'opprobre jeté sur eux s'est parfois retourné contre ceux-là mêmes qui ont observé le devoir de servir leur patrie… C'est dire combien les torts causés au pays sont grands au moment même où se multiplient à tous les niveaux les efforts des hommes et femmes de bonne volonté pour tenter de hisser l'Algérie parmi les nations évoluées, loin des ornières contraignantes et persistantes des temps révolus. L'ère étant assurément au management moderne de l'intégration économique mixte et de l'interdépendance public-privé, dans les initiatives de restructuration adéquate du tissu social caractéristique des pays émergents tout particulièrement, et ce d'autant plus que l'incontournable mondialisation frappe aux portes, imposant, entre autres, l'urgente nécessité de la productivité locale et la compétitivité de son label national à l'échelon transcontinental. L'Algérie des uns, l'Algérie des autres… Mais les efforts de redressement de l'économie nationale seraient toujours en deçà de leurs objectifs escomptés tant qu'ils continueraient à être constamment contrecarrés par l'économie parallèle des circuits informels parasitaires. En l'occurrence, celle entretenue illicitement par cette micro-couche particulière de la population algérienne, localisable essentiellement au niveau des grands pôles commerciaux principaux du pays et constituant véritablement une exception de par ses caractéristiques parasitaires de l'économie algérienne, sans ancrage structurel officiel aucun, court-circuitant continuellement le circuit légal de l'économie nationale et internationale et ne représentant que le cercle restreint de ses pourvoyeurs et hommes de service divers intervenant partout à travers le territoire national où à l'étranger, selon ce que leur dictent leurs intérêts conjoncturels. C'est d'une véritable caste parasitaire dont il s'agit là, apparemment, et qui constitue avec ses diverses ramifications ce que d'aucuns ont qualifié de maffia politico-financière causant, naturellement, de graves préjudices au prestige du pays et des honnêtes dirigeants responsables des instances étatiques, administrations et entreprises publiques où ils sont, malheureusement, côtoyés par les éléments nuisibles des clans complices de la corruption traitant discrètement avec toutes sortes de prédateurs nationaux ou étrangers à l'affût ! Autrement dit, cette micro-société d'affairistes greffée dans le tissu social algérien et constituant une catégorie sociale restreinte à part, «une deuxième Algérie» parallèle, dirait-on, à celle des vastes catégories sociales, couches populaires et communautés nationales diverses, mais loin s'en faut. Car cette caste asociale apparaît semblable à une tare artificielle appelée à disparaître, tôt ou tard, sous l'effet d'une indispensable «opération chirurgicale» aux fins de la sauvegarde relative de la bonne santé de l'ensemble. Et si distinctions il y a, elles se situent au niveau des classes sociales, des nantis et des démunis, ces dernières étant appelées à évoluer avec le temps. Et il apparaît effectivement que si les diverses catégories populaires intégrées structurellement dans le tissu d'activité sociale multiple (liée au devenir du pays et de ses localités régionales) semblent être appelées, à l'avenir, à évoluer et changer progressivement de statut - c'est la loi de l'évolution dynamique -, par contre, l'évolution de la caste parasitaire n'a pas de perspective étant donné sa nature artificielle se greffant de façon mécaniste sur le tissu social algérien et sa limitation dans le temps et l'espace de ses circonstances de survenue, la prédestinant inéluctablement à l'évaporation avec l'évanouissement des conjonctures favorables qui l'ont entretenue ou continuent de l'entretenir. En se fiant au cours évolutif des choses, surtout en se situant sur la trajectoire de la perspective historique de dynamique nationale évolutive, débouchant tel un fleuve revenu de son détournement dans le champ structurel de la mondialisation survenante, il paraît inéluctable que les éléments asociaux de cette caste favorisée par des facteurs propices passagers (comme c'est le cas, à certains égards, pour le surgissement des sectes, apparaissant comme des épiphénomènes pour disparaître par la suite une fois survenue la décantation) seront, tôt ou tard, appelés, à court ou à moyen terme, à s'évanouir soit sous l'effet de choix dictés par les circonstances socio-économiques conditionnants, soit en cédant à leurs résolutions propres, à se fondre et à s'intégrer, en fin de compte, dans certains circuits privés officiels de la vie économique nationale, ou bien ils seront amenés à choisir des intérêts ailleurs, sous d'autres cieux : leur classe cumulative improductive, hors circuit, étant appelée d'une manière générale à être «cannibalisée», en quelque sorte, par le processus de développement dynamique décentralisé s'étendant essentiellement à la génération à venir, des autres vastes classes financières algériennes en gestation des horizons futurs qui s'annoncent pleins de promesses. Résultante, somme toute, d'un processus d'aboutissement attendu, engendreur de nouveaux parvenus algériens issus aussi bien des anciennes catégories aisées diverses (elles-mêmes héritières, entre autres, du foncier agricole d'origine) que de milieux populaires modestes en cours d'évolution et d'épanouissement, dans le sillage de la trajectoire inéluctable, vraisemblablement, de toutes les couches populaires laborieuses embarquées et leurs chefs gestionnaires, majoritairement appelés à être inévitablement connectés au circuit capitaliste international et ses filières institutionnelles transnationales dans les quelques années à venir… Mondialisation oblige, et qu'on souhaite, naturellement, multipolaire à visage humain, adaptable aux contours des spécificités nationales ! Finalement, cette strate asociale, épiphénomène social d'un élément artificiel, parasitaire et nuisible, poursuit une action contrecarrant de l'économie nationale, pareille, et à bien des égards, à celle observée par l'économisme parallèle d'affairistes maffieux internationaux, qui, avec leurs connivences et sous-traitants un peu partout infiltrés à travers le monde, court-circuitent gravement les économies des pays sous-développés et émergents essentiellement (c'est le cas dans beaucoup de pays africains dangereusement gangrenés par ce fléau ne laissant souvent que désastres et désolations derrière lui quand il n'est pas contré à temps). (A suivre) Mohamed Ghriss