, Les autorités nigérianes ont rappelé leur ambassadeur à Tripoli en consultation suite aux propos jugés « irresponsables » du dirigeant libyen sur une division du Nigeria après les récents massacres interreligieux dans le centre. Mouammar Kadhafi qui assurait jusqu'à janvier la présidence tournante de l'Union africaine (UA), a proposé de copier pour le Nigeria le modèle de la partition entre le Pakistan et l'Inde en 1947. Quand il s'agit de régler les problèmes sur le continent, Mouammar Kadhafi n'est pas avare en déclarations fortes. Cette fois ci pourtant, la sortie du guide libyen ne passe pas. En début de semaine à Tripoli, devant des étudiants africains, il a suggéré une scission du Nigeria en deux Etats afin de gérer les conflits religieux. Prenant exemple sur la partition entre l'Inde et le Pakistan en 1947, Mouammar Kadhafi a proposé que l'ancien président Olusegun Obasanjo mène la destinée de l'Etat du Sud, chrétien, qui aurait pour capitale Lagos, alors qu'Abuja serait la ville de l'Etat du Nord principalement musulman. Des propos jugés «irresponsables » par le ministre nigérian des Affaires étrangères sortant. Même son de cloche du porte-parole du Sénat, David Mark, qui a déclaré : « Cet homme est fou. Avec tout mon respect, il ne mérite pas qu'on lui prête attention». Dans la soirée, le 18 mars 2010, Abuja a donc rappelé son ambassadeur à Tripoli pour : «d'urgentes négociations». Il faut dire qu'au Nigeria, toute évocation d'une partition réveille les vieux fantômes. En 1967, la sécession du peuple Ibo au sud-est du pays avait en effet déclenché la guerre civile du Biafra : trois années d'affrontements qui avaient fait plus d'un million de morts.