Oublions-le un moment, réfléchissons sur les retombées médiatiques et sur ce qui va accompagner cet événement dans le cadre de l'information et de la communication. Osons provoquer un débat contradictoire. A deux mois de l'événement, la télévision algérienne n'a pas encore communiqué son programme «spécial Mondial-2010». Nous avons celui des autres chaînes étrangères mais pas celui de la nôtre. Elle serait prête pour cet événement. Il serait alors juste de l'exposer au grand public, ce menu très attendu. Personne n'en doute, les dispositions nécessaires et indispensables pour une excellente couverture de l'événement planétaire sont prises. Des questions qui dérangent certes, mais qui s'imposent d'elles-mêmes lorsque on veut tout savoir sur ce programme qui tarde à quitter le 21-Boulevard des Martyrs pour aller «arroser» ses téléspectateurs qui veulent tout connaître du programme. En deux mots, rester ou aller voir ailleurs. Un choix souvent pas difficile, mais l'on reste accroché à notre «unique» parce que l'espoir fait vivre. Un citoyen croisé dans l'un des Boulevards de la capitale s'est dit frustré. «Depuis des années, je m'attache à être fidèle à notre télévision algérienne et depuis des années, elle n'a pas changé, pas d'un pouce… Aujourd'hui, je la quitte mais pas de gaieté de cœur. Cela est regrettable. Pour avoir une info sur l'équipe nationale, on se voit obliger d'aller piocher ailleurs», nous souffle à l'oreille ce cafetier situé au cœur de la rue Didouche Mourad. «Il n'y a pas de débat, je suis écœuré. Pourquoi tarde-t-on à donner un avant goût de ce que sera le programme du Mondial ?» ajoute-t-il. Un débat hors télé est vite né et c'est tout le monde qui évoque la coupe du monde, le programme de la télé algérienne et des télés étrangères. «On a aujourd'hui droit à de nouvelles têtes peu expérimentées, avec un arabe pas souvent compris, (il faut avoir un dictionnaire pour la traduction) qui évoquent quelques brèves relatives à la préparation de nos onze», enchaîne t-il, avant de poursuivre «tout le monde a remarqué l'absence d'invités nationaux de qualité et étrangers (maghrébins) par exemple, l'absence de polémiques, de critiques et un débat contradictoire. C'est cela qui fait la force d'une émission. C'est aussi cela qui positionne une chaîne télé. Imaginez une affiche avec Saâdi, Khalef et Lemoui pour parler de l'EN. Qu'a-t-elle de plus Al Jazeera qui est en train de faire preuve d'initiatives à travers le choix de ses invités qui sont des joueurs algériens installés en France à l'exemple de Benarbia, Belmadi ou Kourichi». Un expert en audiovisuel nous disait à l'occasion d'une rencontre sur les programmes télé, «la télévision avec un rien peut surprendre et récupérer son monde». Juste, mais il faut donc espérer que les sujets très basiques et sans relief ni artistiques de l'équipe de Aït Athmane, avec un langage loin de toute intonation algérienne connaissent une amélioration à l'occasion de ce rendez-vous mondial d'une part. D'autre part, le souhait de voir la présence sur les plateaux télé, de professionnels algériens et maghrébins qui ne rentreraient pas dans le compte rendu factuel des manifestations sportives. Ceci nous ferait renoncer à aller voir ce qui se passe ailleurs, sur les autres chaînes. Ce sont là des avis qui se bousculent et qui font naître des cris forts en direction du Boulevard des Martyrs. Les émissions sportives qui sont régulièrement diffusées ne suffisent pas, elles seules, pour convaincre. Enfin, malgré la médiocrité des programmes, un Algérien sur deux reste fidèle aux chaînes nationales. Mais au fait, pourquoi ne pas programmer les matchs de la CAN pendant les week-ends ?