Les chaînes étrangères n'ont pas occulté le sujet de la charte. Depuis l'annonce, par le président de la République, de la date du référendu sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, un «programme spécial» a été mis en oeuvre par les médias lourds, notamment la Télévision et la Radio algériennes pour expliquer les détails du projet et faire parler des personnalités politiques et médiatiques sur ce sujet. L'Entv a ainsi initié une série d'émissions spécialisées à l'exemple des émissions El Ahdath (l'événement), Likaâ Ettahrir (rencontre de la rédaction) ou encore Souar oua Ara'â (images et opinions ) qui accueillent pour un débat, un panel de personnalités politiques et des leaders de partis politiques. Une autre émission a été diffusée hier, entre 18h00 et 2h00 du matin, accueillant pour des interventions en direct, des invités en Algérie et à partir de l'étranger. Toutefois, les émissions diffusées censées enrichir le débat autour du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, ne font que survoler le sujet omettant d'aller au fond des choses. Les téléspectateurs qui ont suivi les débats ont constaté qu'«il y a un manque de professionnalisme de la part des animateurs et ce, sur le plan de l'organisation des questions, lesquelles sont loin d'être pertinentes». A titre d'exemple, la façon dont ont été menés les débats avec le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, lors de son passage à l'émission Likaâ Ettahrir n'a pas traduit l'effet escompté: la façon d'aborder les sujets, de poser les questions, renseignent bien sur le degré de préparation de ce genre de rencontres. De ce fait, ces émissions censées capter l'intérêt des téléspectateurs s'avèrent d'une «platitude» frappante. De son côté, l'Enrs, avec ses radios nationales, régionales et locales, a amorcé une nouvelle phase marquée par le débat libre autour du projet, avec l'invitation aux différentes émissions diffusées sur toutes les chaînes, des responsables des partis siégeant au Parlement, qui font part de leurs opinions, et qui éclaircissent les interrogations des journalistes et d'universitaires invités. Le traitement de l'événement a fait part de la diffusion par les différentes chaînes de l'Enrs de pas moins de 420 heures. Bien que les organisateurs aient consacré des plages horaires consistantes à cet événement, ils n'ont pas réussi à captiver l'intérêt des téléspectateurs. Ces derniers demandent plus d'animation et de dynamisme sachant qu'ils comparent souvent ces émissions aux couvertures médiatiques assurées par les médias étrangers arabes et français à de tels événements. Ils réclament en fait une qualité de couverture et un modèle d'animation similaire, si ce n'est mieux. Les chaînes étrangères notamment El Moustakilla, Al Jazeera, ANB, ANN, Beur TV et la chaîne Berbère TV, la première chaîne de télévision française à thématique nord-africaine et la seule chaîne à thématique berbère, n'ont en effet, pas occulté le sujet de la réconciliation nationale. Des programmes dédiés à l'Algérie ont été diffusés par différentes chaînes radiophoniques et télévisées étrangères afin de mettre dans le bain, non seulement la communauté algérienne établie à l'étranger, mais également l'opinion étrangère sur ce projet de portée internationale. Les animateurs de ces émissions semblent ainsi attacher une grande importance aux débats sur le projet de charte. De grosses «cylindrées» en politique internationale ont été conviées aux débats qu'avaient programmés ces chaînes, lesquels ont réussi à captiver le maximum d'auditoire, contrairement aux médias nationaux dont le choix des invités n'était pas souvent au goût des téléspectateurs et dont l'absence de débat contradictoire était clairement ressentie.